Après « A la recherche du bonheur », le réalisateur (Gabriele Muccino) qui reprend son acteur fétiche Will Smith, nous offre une antithèse parfaite de ce film, avec Sept vies.
A la recherche du bonheur, racontait l’histoire vraie de Chris Gardner, qui de la rue avec un enfant, s’est retrouvé au plus haut de la réussite professionnelle et cela uniquement en ayant une confiance en lui inébranlable, ce qui pourrait le faire passer pour quelqu’un d’égoïste, envers sa femme par exemple qu’il n’écoute pas, à raison ou à tord.
Ici on change radicalement de style et de sujet, Sept vies, raconte l’histoire de Ben Thomas, un homme brisé, anéanti, qui n’a aucune once de confiance en lui, il porte tout le malheur du monde sur son visage.
Dès la première seconde du film, l’ambiance est lourde, suffocante, on connaît déjà la fin dont un espère, une issue, une échappatoire, mais il n’en est rien, tout le film est construit pour nous soutirer des larmes.
Le personnage de Ben Thomas (joué avec brio par Will Smith), me cause problème, sa tristesse est tellement grande, qu’on assiste à sa destruction programmée, il a pour projet d’aider les gens, mais ce n’est qu’une fuite en avant, en faisant cela, il se détruit toujours un peu plus et il est navrant de constater que personne ne lui vient en aide. Le film est hermétique, il n’y a aucune lueur d’espoir, pas même l’amour, ne semble changer cet homme.
Le scénario quelque peu larmoyant, frôle aussi clairement avec le manichéisme primaire et les clichés, en quoi un aveugle est forcément quelqu’un de bon ? Qui est Ben Thomas pour déclarer en quelques heures ou secondes que cette personne est quelqu’un de bien ? Le fait de ne pas se mettre en colère lorsqu’on pousse la personne à bout est-il forcément signe de bonté ?
Jésus Christ, c’était, il y a deux milles ans, il aurait été justiciable de le lui dire, ce personnage christique n’attire que la pitié et aucune sympathie, une telle souffrance de la vie, est très rare dans un film.
Ceux qui ont trouvé que le précédent film du réalisateur était du bonheur en tube gommant tout les mauvais cotés de la vie, ici ils seront comblés par tant de noirceur.
J’ai plus de respect pour Chris Gardner car pour vivre, il faut savoir être quelque peu égoïste, croire en ses capacités pour exister (sans pour autant écraser les autres), que pour Ben Thomas qui passera pour de nombreuses personnes comme un saint homme, alors que ce n’est qu’un mort vivant.
Il ne faut surtout pas cautionner ses actes qui sont que le signe de son auto-destruction, heureusement les lois françaises ne permettent pas cela.
Le réalisateur devait être un très bon élève pour les dissertations, avec les thèses et antithèses, mais un mauvais pharmacologue, car ce film n’est clairement pas fait pour les dépressifs, à plomber un beau jour d’été ou l’ambiance.
|