Blockbuster coréen "américanisé" au possible, ce "D-War, la guerre des dragons" vaudra surtout pour sa dernière partie spectaculaire et dévastatrice qui viendra faire oublier une intrigue guère originale, chaotique et quand même régulièrement truffée d'invraisemblance et autres fautes de goût notoires.
Le script va laisser une vieille légende coréenne prendre vie à Los Angeles pour suivre deux "élus" tenter d'échapper à un vilain serpent gigantesque aidé par une armée maléfique.
Après un générique permettant à une voix-off de se lancer dans l'ébauche de la légende qui servira le métrage, l'intrigue va avancer son personnage principal, Ethan, un journaliste télévisuel se rendant sur les lieux d'une mystérieuse explosion pour apercevoir deux officiels fouillant les décombres penchés sur quelque chose d'étrange qu'Ethan identifiera tout de suite comme étant une écaille de serpent géant, ce qui lui fera se remettre en mémoire un événement survenu lorsqu'il était enfant. Ce sera par un long flash-back que le métrage va donc suivre la rencontre d'Ethan garçonnet avec un vieil antiquaire qui aura vu en lui, grâce à l'ouverture d'une boîte magique dans son échoppe au passage d'Ethan, la réincarnation d'un guerrier impliqué dans une légende qu'il va s'empresser de raconter. Nous allons donc avoir droit à un flash-back au sein du flash-back pour retourner au seizième siècle en Corée où une jeune femme porteuse d'un tatouage de dragon rouge devait permettre à une créature bienveillante d'accéder aux cieux, mais une autre créature, maléfique cette fois-ci, va également tenter de s'emparer de la demoiselle, aidée par une armée qui va prendre d'assaut le village de la jeune femme, mais finalement, la prophétie ne pourra pas s'accomplir avec la mort de la promise tatouée, reportant de cinq cent ans l'accomplissement de ce rituel. Cet épisode du métrage donnera lieu à une première séquence plutôt spectaculaire avec l'assaut du village par cette armée menaçante servie par des monstres graphiques, mais cette légende pourra quand même paraître nébuleuse, ce que viendra confirmer par la suite les autres explications de l'antiquaire.
Ensuite, l'intrigue retrouvera le présent pour suivre Ethan partant à la recherche de la réincarnation de la demoiselle tatouée, dont il ne connaîtra que le prénom, Sarah, pour la trouver de manière aussi providentielle que facile, tandis que le gigantesque serpent maléfique va commencer à faire parler de lui, d'abord en s'attaquant à un éléphant dans un zoo, avant de s'en prendre à l'entourage de Sarah (qui nous aura entre-temps été présentée) pour finalement se lancer à la poursuite d'Ethan ayant réussi à mettre la main sur celle qu'il recherchait. Cette première partie du film pourra sembler quelque peu laborieuse, en étant surtout avare en action, avec uniquement ces attaques du serpent qui n'arrivera jamais malgré sa taille à attraper ses proies tout en faisant quand même quelque dégâts, pour préférer s'attarder inutilement sur cette légende simpliste mais expliquée et même rabâchée plus que nécessaire.
Mais heureusement, la seconde partie du film sera essentiellement tournée vers l'action, pour lâcher dans Los Angeles ce serpent géant qui se prendra pour King-Kong le temps de grimper jusqu'en haut d'un gratte-ciel pour espérer y cueillir ses deux proies, mais l'intervention de l'armée va déclencher une véritable guerre puisque des volatiles à l'allure préhistorique vont venir aider le serpent, bientôt suivies par l'armée maléfique vue au cours du flash-back qui va venir investir à son tour les rues pour lutter contre une armée américaine bien vite dépassée par les événements, nous offrant donc un morceau de bravoure dévastateur et furieux, généreux et graphique dans ses explosions et autres destructions de masse, sans oublier ces remarquables combats aériens entre hélicoptères et créatures ailées, mais tout en demeurant bien sage au niveau hémoglobine puisque jamais le sang ne coulera vraiment. L'issue finale, qui fera en outre retomber la pression, pourra surprendre par son absence de happy-end complète, même si l'humanité sera bien entendue sauvée après un duel réussi entre deux serpents numériques parfaitement animés.
Si le métrage tiendra facilement la route au niveau de ses nombreux effets spéciaux (même si quelques raccords resteront visibles) largement mis en avant et magnifiés par cette seconde partie plus que volontaire et ébouriffante, on ne pourra pas hélas en dire autant des autres aspects du métrage. En effet, l'intrigue sera quand même plus que facile dans ses rebondissements, avec toujours une intervention providentielle pour sortir le couple de héros des mauvaises passes et surtout cette légende présentée de manière bien trop appuyée mais qui demeurera malgré tout simpliste et ténébreuse, brouillonne. Ensuite, l'interprétation n'aidera aucunement l'ensemble, avec des acteurs impassibles et inexpressifs qui ne pourront jamais espérer devenir attachants ou même sympathiques en étant trop superficiels et pas assez travaillés et enfin la mise en scène du réalisateur restera plate dès que l'action se posera pour ainsi porter atteinte à l'ampleur globale du film.
Donc, ce "D-War, la guerre des dragons" vaudra uniquement pour ses séquences d'action énormes (mais tardant à venir) qui porteront littéralement le métrage, celui-ci n'avançant par ailleurs aucun autre motif de satisfaction en étant trop facile et guère original !
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