Autant le premier "Lake placid" réussissait à doser son savant mélange de comédie et d'action, faisant ainsi passer la pilule d'une intrigue basique, autant cette séquelle échouera sur tous les tableaux pour ne présenter que des situations stupides et stériles dans lesquelles évolueront des protagonistes même pas drôle malgré les tentatives foireuses d'humour qui maltraiteront un peu plus un métrage qui n'en avait absolument pas besoin.
Le script va suivre les dégâts causés par plusieurs sauriens gigantesques traqués par un petit groupe d'individus lancés à leurs trousses.
Après une séquence d'introduction rapide et sans aucun suspense mais assez sanglante qui avancera une première attaque d'un canot à bord duquel deux écologistes faisait des prélèvements, le métrage va se lancer dans la présentation poussive de ses personnages principaux, avec d'abord le shérif Riley qui devra faire face à la mauvaise humeur de son fils Scott fraîchement arrivé pour des vacances forcées dans le Maine à cause de la garde alternée causée par le divorce de ses parents tout en lui glissant quelques "bons mots" minables jouant facilement sur l'attitude adoptée par un adulte face à un adolescent, et une fois arrivé au poste de police le shérif va devoir affronter un journaliste stéréotypé cherchant à en apprendre plus sur "l'accident " vu en introduction. La bonhomie de Riley sera mise à rude épreuve car ce qu'il croyait être un délire de drogué se transformera en une réalité sordide lorsqu'il aura sous les yeux les restes de la victime déchiquetée, restes composés d'un bras et d'une jambe qui seront complaisamment étalés devant la caméra, le réalisateur cherchant à honorer le quota horrifique d'usage.
Sans crier gare une employée des "Eaux et forêts" va alors débarquer, s'avérant être de manière plus qu'opportune l'ancienne petite amie de Riley et très vite ils vont retourner sur le lac accompagnés du survivant de la première agression. Mais pendant ce temps-là Scott aura fait connaissance avec une gentille demoiselle qui ne le laissera pas indifférent malgré la présence du petit ami de cette dernière et aura accepter d'aller camper avec eux et deux autres larrons au bord du lac.
Cette mise en situation restera franchement morne et souvent pitoyable dans ses tentatives pour retrouver l'humour qui allait si bien au premier "Lake placid" mais qui ici tombera systématiquement à plat et les situations s'enchaîneront sans entrain et même l'arrivée d'un milliardaire chasseur et de son "boy" ne viendra pas rehausser le niveau, ce nouveau protagoniste demeurant classique et sans l'once de folie comme celle qui pouvait habiter l'excentrique du film de Steve Miner.
Ensuite l'intrigue se contentera d'accumuler des rebondissements simplistes et sans aucune imagination, faisant facilement mourir les protagonistes secondaires tout en imposant même quelques rapides attaques complètement gratuites qui n'offriront qu'un soupçon d'érotisme au film avec ces deux bimbos allant se baigner poitrine à l'air pour bien évidemment se faire dévorer et même le "bel" essai d'effet de surprise en avançant d'autres crocodiles après la mort du saurien principal ne fonctionnera pas puisque cette mort arrivera de manière bien trop prématurée (au bout d'une heure de film) pour ne pas laisser le spectateur s'attendre en toute connaissance de cause à l'arrivée d'autres prédateurs qui offriront très vaguement un semblant d'ampleur à la dernière partie du métrage.
En effet, ces crocodiles envahiront souvent le cadre pour des scènes d'attaques très régulières et parfois légèrement sanglantes, mais hélas, l'animation numérique des créatures plombera invariablement ces séquences se voulant généreuses sans se rendre compte de la mauvaise qualité des effets spéciaux, pour se diriger vers un final sans originalité clôturé par une happy-end misérable.
Les personnages seront globalement bien trop stéréotypés pour espérer s'attirer la sympathie du spectateur (entre cette bande de jeunes débiles et les caractères évidents des personnages mis sur la devant de la scène) et leur humour ne fera que renforcer ce sentiment de ridicule qui posera son empreinte sur le métrage, sentiment encore accru lorsque l'intrigue essaiera de faire le lien avec son prédécesseur avec le personnage de la sœur de la vieille folle qui nourrissait les crocodiles dans "Lake placid" qui voudra reprendre le caractère ordurier de celle-ci mais en étant ici édulcoré pour ne plus choquer ni faire sourire.
La mise en scène du réalisateur peinera à dynamiser des événements qui en auraient pourtant bien eu besoin et soulignera trop fréquemment les apparitions des sauriens à venir pour espérer laisser fonctionner les effets de surprise tentés. Les effets spéciaux sont plus que mitigés avec une animation des crocodiles limitée lorsqu'elle sera faite en "live" et les inserts numériques resteront flagrants pour ainsi décrédibiliser les attaques, tandis que les effets sanglants seront heureusement un peu plus soignés sauf lorsqu'il seront eux aussi caviardés par des éléments numériques également trop visibles.
Donc, ce "Lake placid 2" ne pourra jamais espérer tenir la comparaison avec son prédécesseur et même par lui-même il ne restera qu'un ratage évident se suivant avec un ennui poli seulement perturbé par de très rares plans graphiques assez réussis !
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