Réalisé en 1993 par Lodge Kerrigan, Clean, shaven a été traduit en français par psychopathe. Pourtant, la grande force du film est de nous montrer qu'il n'y a aucune preuve que le principal protagoniste, dont on suit le périple, soit justement un psychopathe. En revanche, c'est un être perturbé, ça c'est certain. Peter Green est impressionnant dans le rôle de cet homme schizophrène qui entend des voix et qui est persuadé que l'on a introduit un émetteur et un récepteur dans son cerveau et dans sa main. La mise en scène adopte d'ailleurs avec brio le point de vue de cet homme avec des bruits parfois des stridents, des voix qui semblent provenir du cerveau du principal protagoniste et avec des images perturbantes. Ce film dresse le portrait de cet homme complètement à côté de la plaque, qui a besoin d'être soigné. On retrouve déjà dans ce premier film certains des thèmes forts chers à Lodge Kerrigan, notamment le rapport à la famille et ici le besoin de cet homme de retrouver sa petite fille. On sent déjà les prémisses d'un Keane. Dénué de toute concession, le film comporte quelques scènes difficilement soutenables, principalement lorsque le principal protagoniste se mutile.
Ce premier film, assez perturbant, est exigeant et marque le début de la carrière prometteuse de Lodge Kerrigan.
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