CRITIQUE DVD

John Carpenter ce roi de la bricole, le maître de la série B propulse ce New York 1997 au panthéon des films d'anticipation.

Manhattan est devenu une prison à ciel ouvert, le président des États-unis à la mauvaise idée de se faire détourner par des terroristes prêts à jeter son avion sur une des tours de l'île. Un cow-boy solitaire est sollicité pour le récupérer, des arguments microscopiques mais explosifs vont le pousser à avoir une certaine motivation.
Une fois largué dans l'île, la course poursuite nous entraîne dans ses ruelles obscures et mal famées, on y rencontre des personnages paumés et violents qui ont reconstitué un microcosme de civilisation. Notre héros n'a pas beaucoup de temps et encore moins le choix pour retrouver l'homme qui doit éviter un conflit mondial nucléaire. Ça tombe bien, le réalisateur prend quelques raccourcis pour un film éclair qui comporte finalement peu de scènes d'action, les effets spéciaux sont réduits à quelques images de synthèse, John Carpenter est un maître dans l'économie.
Sa vision du crash présidentiel est étonnant à plus d'un point, la méthode et le lieu commun ont fait dire qu'elles ont inspiré les terroristes, heureusement la scène n'a pas été censurée. Ce film reste un divertissement où La volonté est de démontrer que le bien et le mal font partie intégrante de l'homme, la démonstration des faits étaye cette thèse.
Le film a pas mal vieilli, son héros kitch n'est peut-être plus tout à fait le symbole de la marginalité mais finalement ce cow boy solitaire, repu de violence et de déception humaine, déroule cette bande magnétique synonyme de chaos, comme pour dénoncer que sans véritable changement, nous courons droit à notre perte.

Ses multiples plagiats en ont fait une référence incontournable, sa vision erronée a démontré les limites de sa fiction, espérons qu'elle le reste.

L'image restaurée permet de rédécouvrir ce film flirtant avec les 30 ans. Une légère exagération dans les teintes bleutées, une compression parfois visible, des contours pas toujours très nets n'en font pas une copie parfaite, mais l'ensemble reste malgré tout de bonne facture.

Le 5.1 proposé nous permet de redécouvrir la VF d'origine avec un bon dynamisme, ça manque un peu de profondeur, le caisson reste quasiment muet mais l'ensemble reste très correct

La présentation du film par John Carpenter sert de making of, on apprend quelques anédoctes mais cela manque malgré tout d'images.
"Carpenter vu par" est une reconnaissance de ses pairs, mais sert plus de remplissage, on a droit à plusieurs bandes annonces du film d'une qualité visuelle médiocre. Les photos de tournage et de production sont également d'une qualité moyenne, pour terminer la filmographie et un lien internet vers le site du réalisateur.
A noter une animation de menus très agréable.

La jaquette est envahie de textes et perd de ce fait tout esthétisme, la sérigraphie présente ce cher Snake dans une définition correcte avec des logos et mentions légales très discrets.

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