David Ayer après sa visite dans les bas fonds de Los Angeles et son très réussi « Bad Times », enchaîne ou plutôt donne une suite logique à son premier film en proposant avec « Au bout de la nuit » une solution radicale à toute la vermine peuplant ces quartiers.
Tom Ludlow fait partie d’une unité spéciale à Los Angeles, son penchant pour l’alcool, sa xénophobie et ses méthodes radicales pour traiter certaines affaires en font une véritable arme fatale qui attirent l’attention de la police des polices. Ses méthodes auréolées de succès lui permettent d’être couvertes par sa hiérarchie, couverture qui se révèle non dénuée d’intérêt. Des divergences avec un ex collègue et sa mort lui font prendre conscience d’un système policier corrompu.
Pour sa deuxième réalisation, David Ayer ne fait pas dans la dentelle, cette fois-ci les voyous ne sont plus uniquement dealers ou braqueurs, les mauvais garçons se trouvent être aussi ceux chargés de faire régner la loi. La première « lessive » de l’officier Ludlow ne laisse planer aucun doute, il n’est pas venu pour mettre les bracelets mais bien pour nettoyer, la fusillade qui s'ensuit est rapide et violente et justifie la mise en garde pour les plus jeunes.
« La nuit des juges » mettait en lumière les failles d’un système judiciaire profitant aux délinquants, et pour pallier aux vides juridiques certains avocats refaisaient le procès. Si la sentence était définitive, c’est par un tueur professionnel qu’ils passaient et non un représentant de la loi. Ici, les choses sont claires, le réalisateur trouve un raccourci pour désengorger les tribunaux et les prisons. On ne sait plus où sont les bons et les méchants, la trame multiplie les rebondissements et les gunfights assurent le spectacle.
Côté casting, Keanu Reeves remplit parfaitement sa feuille de route, ce liquidateur froid et méthodique n’en conserve pas moins une certaine morale. Chris Evans, l’échappé des 4 fantastiques démontre une sacré présence sans sa combinaison chiffrée et fait jeu égal avec la vedette principale. Forest Whitaker ne m’a hélas pas trop convaincu, sans doute par un jeu qui frise le cabotinage. Enfin l’apparition de Hugh Laurie en bœuf carotte confirme l’énorme potentiel acquis avec la série du Dr House, on a hâte de le revoir dans un rôle plus étoffé.
Au final, cette « ballade nocturne » nous tient en haleine jusqu’au bout et les quelques invraisemblances inévitables n’altèrent en rien notre plaisir à suivre les aventures de ce justicier des temps modernes.
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