Bien plus qu'un simple western , ce qu'il n'est pas tout à fait , "Jeremiah Johnson" se rapproche davantage d'une ode humaniste voire écologique , à la nature sauvage , en contant la vie de ce trappeur qui a délibérément choisi de se couper du monde civilisé pour retrouver une existence authentique et (ré)apprendre la survie , mais qui sera finalement rattrapé malgré lui par les pires tares et instincts de l'être humain , à savoir la violence et le meurtre...Et dans ce film , une fois n'est pas coutume , Indiens et Blancs sont plus ou moins sur un pied d'égalité et se valent lorsqu'il s'agit de faire preuve de cruauté.
"Jeremiah Johnson" fut par ailleurs entièrement tourné dans l'Utah et fait défiler sous nos yeux les somptueux paysages des Montagnes Rocheuses que ça soit sous la neige ou en été , et bénéficie d'une splendide photo. Quant à la mise en scène et à la direction d'acteurs , elle démontre une fois encore toute la maîtrise de Sydney Pollack , qui a pu s'appuyer sur la formidable prestation de son acteur-phare , Robert Redford , ici vraiment parfait pour sa deuxième collaboration avec S. Pollack , dans un rôle tout en nuances , entre rudesse et sensibilité , et où il traduit à merveille ses espoirs puis ses désillusions.
En quelques mots, un très grand et très beau film qui n'est pas sans rappeler "Little Big Man" d'Arthur Penn , et en tout cas le meilleur pour ma part avec R. Redford dirigé par S. Pollack , à voir et revoir encore.
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