Sorti en 2009, "Jaffa", le nouveau film de la réalisatrice Keren Yedaya (Caméra d'or en 2004 pour "Mon trésor") est l'histoire d'un amour impossible entre une jeune femme juive et un palestinien. La réalisatrice joue à fond la carte du réalisme pour nous faire rentrer dans son histoire où bien entendu les principaux sujets seront le racisme, l’intolérance et la difficulté qu’ont les juifs et les Palestiniens de vivre ensemble. La distribution est assez bien choisie avec des acteurs faisant très communs. En effet, tout le monde peut s'identifier à ce couple amoureux, car tous les deux, même s'ils ont un certain charme, ressemblent à madame ou monsieur "tout le monde". La réalisation est sobre également pour accentuer ce souci de réalisme. Par contre, on a un peu de mal à croire à cette histoire d'amour, car les acteurs ne sont pas toujours très convaincants en ce qui concerne cette relation. En revanche, les acteurs, Moni Moshonov (le père) et Ronit Elkabetz (la mère), jouant le rôle des parents de la jeune Mali, sont eux assez convaincants et jouent donc un rôle très important pour la crédibilité du film. Le scénario est assez simple, il s'agit de l'histoire d'un amour caché entre Mali (Dana Ivgy), une jeune israélienne juive et Toufik (Mahmud Shalaby), un jeune palestinien employé dans le garage du père de la jeune femme. Alors, qu'elle est enceinte et qu'ils prévoient de partir ensemble et de se marier, Toufik, tue involontairement, lors d'une bagarre, Meir (Roy Assaf), le frère de Mali, un être raciste et détestable. Toufik ira alors en prison et Mali partira vivre ailleurs avec ses parents... Les juifs ont dans l'ensemble un rôle peu reluisant, la réalisatrice montrant bien le racisme très présent, même s'ils essayent de vivre avec les palestiniens. Ceux-ci sont d'ailleurs traités comme de la main d'œuvre pas chère. Le choix du titre du film est assez curieux, comme si la réalisatrice avait voulu que la ville israélienne, témoin du drame, soit un personnage à part entière, alors qu'au moins la moitié du métrage a lieu ailleurs. Jaffa, surnommée par les Palestiniens "La fiancée de la mer" n'est en tous cas guère mise en valeur et cela ne donne pas vraiment envie d'y aller...
En conclusion, "Jaffa" est un film qui se regardera facilement, mais qui ne restera assurément pas dans nos mémoires, du moins pas en tant qu'histoire d'amour...
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