Nouveau film se déroulant des les sous-sols du métro avec une intrigue au croisement du "Métro de la mort" et "Creep", ce "Stag night" assurera un spectacle rythmé, tendu et ne lésinant pas sur les effets sanglants, faisant ainsi quelque peu oublier les quelques incohérences disséminées au fil du métrage et un manque d'originalité flagrant.
Le script va piéger un groupe d'amis dans les sous-sols du métro où ils vont être attaqués et traqués par trois colosses primitifs ne désirant qu'une chose, leur faire la peau.
Après un petit laïus écrit évoquant le nombre de disparitions à New York, la séquence d'introduction, malgré un certain classicisme, se montrera efficace et prometteuse en suivant dans les couloirs du métro une jeune femme salement amochée et couverte de sang courant pour fuir ses poursuivants invisibles dont nous n'entendrons que les hurlements gutturaux jusqu'à ce qu'elle se fasse évidemment piéger dans un escalier automatique.
Le métrage va alors se lancer dans la traditionnelle présentation de ses personnages, et tout d'abord Mike, un jeune homme que nous découvrirons devant un pub dans lequel il enterrait sa vie de garçon en compagnie de deux de ses amis et de son frère Tony, un fauteur de troubles avéré qui va se faire expulser de l'endroit juste au moment où Mike appelait sa fiancée. Le quatuor va alors se diriger vers le métro pour malgré l'heure tardive essayer de trouver un autre lieu pour finir la soirée. Dans la rame qu'ils vont prendre, ils vont retrouver deux jeunes femmes draguées par l'un d'eux plus tôt et suite à une embrouille avec Tony, une des demoiselles, Brita, va sortir sa bombe lacrymogène et asperger le fautif. Profitant d'un arrêt du métro à ce croisement de rails, le groupe, incommodé, va descendre pour s'oxygéner quelque peu, laissant bien entendu par inadvertance le métro repartir sans eux.
Ils vont bientôt se rendre compte qu'ils sont dans une station désaffectée depuis longtemps (un journal traînant par terre évoquant le "Watergate") et sans autre issue possible que de suivre les rails jusqu'à la prochaine station à pied. Le groupe va se séparer, laissant un des amis de Mike en bonne compagnie avec la copine de Brita dans la station où ils avaient envie de rester seuls pour des raisons évidentes (mais pas forcément crédible dans un tel environnement…), tandis que les autres vont aller chercher du secours.
Cette mise en place de l'intrigue sera assez basique pour avancer des protagonistes un brin stéréotypés avec notamment ce Tony vulgaire, disgracieux et provocateur, mais heureusement l'avancée des situations se fera sans s'appesantir pour rapidement placer ceux ayant quitté la station désaffectée face aux dégénérés hantant les sous-sols qui vont faire une première apparition remarquée et saignante puisqu'ils vont tuer un policier sous les yeux de Mike et de ses amis, qui, bien vite repérés, vont devoir rebrousser chemin à toute allure, poursuivis par les cris rageurs et de mauvaise augure de leurs poursuivants. Ces meurtriers au look dignement hérité du cannibale du "Métro de la mort" resteront bien graphiques et leur vivacité de déplacement en fera des prédateurs farouches, tandis qu'ils ne feront preuve d'une aucune pitié dans leur traque animale de ces proies tombées du ciel.
Pendant ce temps-là, le couple resté isolé sera évidemment attaqué en premier pour nous gratifier d'une scène gore bien brutale.
La suite va suivre la fuite parsemée d'embûches des survivants qui vont aussi bien découvrir l'antre des dégénérés et assister à un carnage gore quand ceux-ci vont s'affairer à découper leurs victimes passées pour les donner en pâture à la horde de chiens qu'ils maintiennent enfermés dans un enclos qu'être malmenés et floués par d'autres habitants du sous-sol jusqu'au final barbare, sauvage et sanglant au cours duquel les deux derniers survivants vont devoir affronter leurs bourreaux, laissant une happy-end en demi-teinte clore le métrage par une dernière "surprise" hélas attendue.
Si l'intrigue globale ne sortira pas des chemins connus du genre, avec son quota d'effets de surprise qui ici fonctionneront plus ou moins, le métrage pourra compter sur une action dynamique, sans cesse renouvelée par de nouveaux événements pour garantir un rythme effréné qui ne laissera aucun répit au spectateur avec même des moments de tension appréciables et agencés de façon à faire mouche à tous les coups.
La violence inhérente au métrage fera mal, parfois même très mal lors de mises à mort rendues douloureuses et cherchant (hélas quelque peu vainement) à se donner une ampleur dramatique forte, et les effets sanglants viendront régulièrement se mêler à cette brutalité remarquable due à des dégénérés au look impactant et très graphique.
Les personnages seront travaillés juste ce qu'il faut pour permettre à certaines situations de devenir cohérente et l'interprétation restera plutôt convenable, mais sans réelle présence à l'écran et les tentatives d'identification voulue ne fonctionneront pas spécialement. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique et donnera un rythme évident à l'ensemble, tout en donnant un certain cachet aux décors sales et crasseux de ce sous-sol, mais on pourra juste regretter ces plans trop brefs et presque épileptiques qui nuiront à certaines séquences sanglantes. Les effets spéciaux sont probants pour des violences gores volontaires et graphiques mais réalistes.
Donc, ce "Stag night" parviendra à se faire apprécier par sa volonté d'en donner à son spectateur pour son argent avec une violence sanglante bien présente et une action constante, mais hélas, le manque d'originalité global ne permettra pas au film de laisser un souvenir impérissable, loin de là !
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