Réalisé en 1992 par Jacques Dorfmann ("Le Palanquin des larmes"), "Agaguk" est un très beau film d'aventures au casting étonnant. Au niveau de la distribution, on trouve en effet des acteurs très connus, arrivant d'univers très divers comme Lou Diamond Phillips ("La bamba", "Young guns") qui était un acteur très en vogue à l'époque (il faisait parti des jeunes acteurs qui montaient à cette époque là, comme Kiefer Sutherland, Emilio Estevez ou encore Charlie Sheen), Donald Sutherland ("M.A.S.H.", "Le Casanova de Fellini"), Toshirô Mifune ("Les Sept Samouraïs", "Le Château de l'araignée"), Bernard-Pierre Donnadieu ("Le Professionnel ", "Rue barbare") et la délicieuse Jennifer Tilly ("Bound", "La Fiancée de Chucky") qui apporte un charme indéniable. Malgré que le film ait déjà 17 ans, celui-ci n'a pas pris une ride et on est toujours aussi émerveillé devant les paysages magnifiques du Grand Nord. L'histoire, assez simple, est l'adaptation remaniée du premier livre d'une trilogie de l’écrivain canadien Yves Thériault. Remaniée en effet, car le roman était assez éloigné des vrais coutumes des Inuits et comme le cinéaste voulait avoir leur aval, celui-ci fit modifier le script par l’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure et obtint ainsi l'aide de plusieurs tribus. Parmi les figurants du film, figurent de nombreux Inuits de ces tribus apportant ainsi une véritable crédibilité au long métrage. Le film, même s'il est relativement tous publics, n'est pas destiné aux enfants trop jeunes, car certaines scènes sont tout de même assez violentes. Les scènes de chasse ou de combats avec les animaux sont vraiment saisissantes. Les coutumes des Inuits sont assez bien retranscrites, comme par exemple la manière qu'ils ont de se divertir qui peut nous paraître assez curieuse, mais qui est amusante et intéressante à découvrir. Les personnages sont également crédibles, malgré l'origine diverse des acteurs et on y croit d'autant plus que ceux-ci ne sont pas souvent montrés sous leur meilleur angle et notamment le héros qui est décrit comme un personnage obtus et macho. En revanche, la musique signée Maurice Jarre n'est pas vraiment convaincante et on a connu le célèbre compositeur beaucoup plus inspiré. La fin du film est assez réussie, même si elle est assez symbolique, en virant vers un fantastique quasiment absent jusque-là du reste du métrage.
"Agaguk" est donc un beau divertissement vraiment dépaysant, idéal pour les longues soirées d'hiver.
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