Sylvester Stallone décide de remonter sur le ring pour une sixième fois et la question qui nous vient immédiatement à l'esprit, était-ce bien nécessaire ?
L'étalon italien reste un pseudonyme légendaire, le synonyme de volonté et de générosité. Depuis plus de 30 ans nous avons suivi sa montée inexorable vers le titre suprême dans la catégorie reine de la boxe, participé à ses combats légendaires, vécu avec émotion la disparition de ses amis.
Nous le retrouvons aujourd'hui comme il y a 30 ans, affublé de ce chapeau ridicule, le coeur toujours sur la main, ayant perdu son épouse et un fils en quête d'identité gardant ses distances. Nous recroisons des personnages du premier épisode, Spider celui qui lui met un coup de tête lors du premier combat, Marie la jeune fille qui traînait dans la rue une mauvaise réputation. Aujourd'hui ces personnages ont vieilli, Philadelphie est toujours filmé sans artifice, on y retrouve la même misère, le magasin pour animaux est fermé, ainsi que la salle de boxe où jadis il allait s'entraîner. Aujourd'hui Rocky tient un petit restaurant, faisant revivre à ses clients ses plus illustres combats, mais il garde toujours en lui cette envie de démontrer que l'âge n'efface pas l'envie. Le champion du monde actuel, sans rivaux mais sans charisme va lui donner une chance de ranimer une dernière fois cette flamme de champion qui ne l'a jamais vraiment quitté.
Le moins que l'on puisse dire est que la nostalgie règne sans partage dans cet ultime épisode. Rocky a bel et bien vieilli, il reste ce personnage attachant au grand coeur, mais force est de reconnaitre que tout a été dit sur ce boxeur. Les tonnes de fonte portées ne nous impressionnent plus autant, sa montée des marches sous le froid ne nous émeut guère, le combat manque cruellement de dramatique, pire, frise le comique. Où est le temps où Adrian nous filait un sacré coup de frisson lorsqu'elle regardait son chéri de mari en lui disant droit dans les yeux "Gagne...gagne".
En fait, Sylvester Stallone, par nostalgie de cette époque glorieuse où il fut relégué au rang de star, rend un attachant hommage à ce personnage à qui il lui doit tout. Rocky restera à tout jamais comme un des héros les plus sympathiques et humains du 7ème art. Le conseil prodigué à son fils sur les doutes et les peurs de l'échec, résume parfaitement la pleine adhésion au personnage, derrière le rêve américain, il faut savoir encaisser les coups, admettre l'échec sans rejeter la faute sur autrui.
Même si l'on ne vibre plus autant aux exploits de ce champion charismatique qui a beaucoup vieilli, son discours et ses coups maladroits atteignent encore l'essentiel, l'émotion.
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