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CRITIQUE DVD


THE WRESTLER




Titre : The Wrestler

Version : Française
Auteur de la critique : montana62
Date de la critique : 14/01/2010

Cette critique a été visitée 256 fois. Aide

 

Editeur : Warner Home Vidéo
Année de sortie au cinéma : 2009
Date de sortie du DVD : 23/09/2009
Durée du film : 106 minutes


Résumé : A la fin des années 80, Randy Robinson, dit "The Ram" ("Le Bélier"), était une star du catch. Vingt ans plus tard, il ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées ou des maisons de quartier. Brouillé avec sa fille, il est incapable d'entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l'adoration de ses fans. Mais lorsqu'il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d'un match, son médecin lui explique qu'il doit abandonner le catch : un autre combat pourrait lui être fatal. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring...
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (10/10)

Aujourd’hui, le catch américain avec ses paillettes affolent un public toujours plus friand de ces sportifs bodybuildés à outrance, ces « monstres » hors normes qui réalisent des figures acrobatiques copiées par les enfants au grand dam de parents inquiets à juste titre. Darren Aronofsky choisit de nous montrer l’envers du décor avec ces athlètes à la retraite, cassés de toute part, courant après le cacheton en tentant de survivre tant bien que mal. Nous suivons Randy « Le Bélier », caméra à l’épaule, récitant avec son adversaire d’un soir les coups qu’ils doivent se porter. Les lames de rasoir, les agrafes, les anabolisants, les séances UV, rien ne nous est épargné du calvaire qu’il subit pour tenter de maintenir en éveil le maigre public venant assister à ses combats. Cette vie de saltimbanque l’a éloigné de toute vie familiale, un grave problème de santé lui rappelle qu’il a une fille et désire de ce fait renouer les maigres liens qui subsistent.

Même si ce sport est décrit comme une grande famille, la solitude reste le compagnon quotidien de ce sportif et c’est dans les bars à strip-tease, seuls endroits encore ouverts, qu’il trouve finalement les seules confidentes. Un terrible désœuvrement se dégage de ce drame social, il suffit de le voir dans cette salle de sport, tentant vainement de vendre une cassette VHS de ses exploits passés et monnayer pour quelques de dollars une photo. Ce gladiateur d’un autre temps, rincé, fatigué de prendre des coups, jadis adulé et aujourd’hui houspillé par des clients dans un rayon traiteur, amène une inévitable réflexion sur la reconversion.

Mickey Rourke est absolument formidable, difficile de ne pas faire un parallèle entre son rôle et sa carrière, le discours avant son dernier combat n’est pas anodin. Nous sommes en face d’un homme malgré certains choix, qui force la sympathie par les coups et les brimades qu’il subit en silence. Plus personne ne l’attend, seul le public l’aime et le respecte, c’est donc dans une logique implacable et suicidaire qu’il désire leur rendre cet amour. Marisa Tomei est excellente en stripteaseuse aussi désœuvrée car son métier basé sur le physique est finalement identique à celui d'un catcheur. Elle vient un peu plus noircir le récit et ce n’est pas Evan Rachel Wood en fille écorchée vive qui va édulcorer le tableau.

Darren Aronofsky réalise un film indépendant magistral, évitant l'artifice ou le mélo facile, pas sûr que les grosses productions auraient évités ces pièges. La mise en scène impeccablement maîtrisée et l'interprétation époustouflante font de ce film-reportage un magnifique drame contemporain à ne manquer sous aucun prétexte.


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (2/3) Avis sur le son :   (2.5/3)

L'image avec son look reportage est loin des images bien léchées, c'est une volonté évidente de son réalisateur, hormis quelques artéfacts, elle assure largement le minimum nécessaire,

Un 5.1 en VF redoutable de dynamisme, les surrounds sont mis en valeur, mais il est évident qu'avec un tel sujet on puisse privilégier la VO. Et puis il y a Bruce Springsteen...

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (2.5/3) Avis sur les visuels :   (0.5/1)

Le making of "Entre les cordes" (42'13) est à l'image du film, sans concession et sans artifice. Toute la difficulté de réaliser un projet est bien mis en avant, des phrases intéressantes jaillissent de ce reportage comme ce "inutile d'essayer d'ouvrir des portes qui ne s'ouvriront jamais". Darren Aronofsky a su tirer le meilleur de ses acteurs en les poussant sur leur dernier retranchement, pas très difficile vu les conditions de tournage et le peu de confort apporté, bien loin des caravanes et privilèges réservés aux superstars hollywoodiennes.
"Table ronde" (25'23) complète assez bien les bonus, car derrière l'aspect promotionnel voulu, certaines questions permettent de nous immerger un peu plus dans ce milieu. Les coups portés font mal, le danger reste omniprésent dans les combats, et la solitude est bien présente. Lex Luger, jadis superstar de la WWF est bel et bien un exemple de la difficulté de la reconversion, il ne cache pas les produits dopants, les bars à strip-tease seuls endroits ouverts après les matchs. L'unité est vraiment visible, confirmant cette grande famille, les sorties en groupe s'expliquaient également avec le danger des agressions que certains subissaient, un reportage bien plus intéressant qu'il n'y parait.

Dommage que l'affiche originale n'ait pas été gardée, elle privilégiait le personnage face à cette solitude alors que la jaquette privilégie plutôt le spectacle. La sérigraphie reprend à l'identique la jaquette dans une excellente définition, les logos sont un peu trop voyants alors que les mentions légales restent discrètes.

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Note finale :

  (17.5/20)


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