Studio canal a la très bonne idée de sortir chez nous une série de films venus de pays nordistes, comme "Manhunt", "Next door" ou encore les "Cold prey" et on ne peut que s'en réjouir, même si ces éditions sont dépourvues de réels bonus. Personnellement, ce sont des titres que j'attendais avec impatience.
"Cold Prey" : 8/10
Film norvégien sorti en 2006 et réalisé par Roar Uthaug, "Fritt Vilt" est un très bon slasher à l'ancienne privilégiant le suspens au gore à la manière d'un "Halloween". Comme dans tous slashers, le scénario est minimaliste, mais le réalisateur compense cela par un savoir faire étonnant pour un jeune réalisateur qui signe ici son premier long métrage. Tout d'abord, celui-ci prend le temps de bien nous présenter ses personnages, les rendant ainsi assez attachant et en ayant la bonne idée de ne pas tomber dans les clichés du genre. En effet, ils ne sont pas ni grossiers, ni stupides et ne pensent pas qu'au sexe. Cela permettra ainsi par la suite d'avoir beaucoup plus d'empathie pour eux. Le film bénéficie en outre de très beaux décors naturels, d'une splendide photographie à la colorimétrie bien particulière (les couleurs sont froides et tirent souvent vers les gris, accentuant le côté froid du film), d'une réalisation particulièrement soignée et inspirée et d'une musique très belle et bien dosée. L'interprétation est convaincante, sans que les acteurs en fassent trop. Les effets spéciaux, même s'ils sont discrets, sont réussis. Le film n'est vraiment pas gore, contrairement à ce qui se fait actuellement. Le tueur est vraiment dans l'esprit des slashers type "Vendredi 13", "Halloween" ou encore "Meurtres à la Saint Valentin". Il est à la fois brutal, imposant et surtout il ne parle jamais, ce qui accentue le côté inquiétant. La tension est croissante tout du long du film jusqu'à la révélation finale, surprenante et bien sentie, car apportant une certaine sympathie pour ce psychopathe. Le visage de l'actrice principale, jouée par Ingrid Bolso Berdal, fait immanquablement penser à celui de Sigourney Weaver dans le rôle de Ripley, surtout avec ses cheveux bruns (elle est normalement blonde...) et l'on se doute donc rapidement qu'elle sera l'héroïne et qu'elle sera certainement la seule survivante du massacre.
"Cold prey" est donc un très bon slasher que vous devriez apprécier à condition de ne pas attendre de meurtres trop graphiques.
"Cold Prey II" : 8/10
Le second volet reprend l'action où elle s'était arrêtée, un peu à la manière de "Halloween II" (la comparaison avec cette saga est décidément évidente!). L'action prend place cette fois dans un hôpital, délaissant ainsi l'hôtel abandonné en pleine montagne du premier film. C'est Mats Stenberg, qui assure la réalisation de ce nouvel épisode deux ans plus tard. Tout comme Roar Uthaug, il s'agit de son premier long métrage et il s'en sort également très bien, même si ses choix semblent assez différents. En effet, après une longue présentation des nouveaux personnages, parsemée de quelques petites fausses alertes un peu faciles et assez inutiles, le film prend une tournure radicalement différente avec cette fois des meurtres très graphiques et assez gores. Le rythme est également plus soutenu. Toutefois, on a vraiment l'impression malgré tout d'une continuité avec le précédent film et seul le physique de l'héroïne a un peu changé et même si cela se remarque un peu, ce n'est guère choquant. La colorimétrie du film est bien dans le même esprit et cela malgré des décors très différents. L'interprétation est également convaincante et en particulier celle de Ingrid Bolso Berdal, dont l'endurcissement fait à nouveau penser au personnage de Ripley dans "Alien". La fin du film est beaucoup moins surprenante que celle du premier volet, mais elle est cohérente avec l'évolution des personnages.
"Cold prey II" devrait donc satisfaire plus facilement les amateurs d'hémoglobine, tout en conservant les amateurs de suspens.
Les deux films valent donc vraiment le détour et méritent d'être enfin découvert par le public français. Merci Studio Canal!
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