Sorti en 1970, "Une hache pour la lune de miel" est un giallo atypique signé Mario Bava ("Le Masque du démon", "Six femmes pour l'assassin", "La Baie sanglante"), très proche par certains côtés de "Psychose" d'Alfred Hitchcock. Le cinéaste italien a débuté sa carrière comme chef opérateur et comme dans tous ses autres films, cela se ressent par le soin particulier apporté aux couleurs, aux éclairages, aux cadrages... Le film est en effet visuellement très réussi, mais il est également intéressant à d'autres niveaux. Tout d'abord, s'il s'apparente au giallo par certains côtés, notamment les meurtres à l'arme blanche, l'enquête policière ou la recherche des motivations du tueur, il s'en éloigne également par le fait qu'il montre tout de suite l'identité de celui-ci. Le réalisateur nous dévoile également directement que ce dernier est fou et paranoïaque. Ainsi, l'intrigue consistera à découvrir pourquoi il tue. Motivation que l'on découvrira à travers des flashbacks qui lui reviendront au fur et à mesure de ses meurtres. Ensuite, le film est également intéressant par le fait qu'à partir du meurtre de sa femme, on ne sait plus trop où se situe la réalité, car les visions du tueur se mélangent à celle-ci. L'interprétation du film est convaincante, avec un casting cohérent. Stephen Forsyth ("La mort paye en dollars") est vraiment parfait pour ce rôle, à la fois beau et inquiétant, de même que Laura Betti ("La dolce vita", "Théorème", "La baie sanglante") qui est également très bien dans le rôle de son épouse. Contrairement à d'autres films de Mario Bava comme "La baie sanglante", les meurtres sont certes esthétiquement réussi, mais peu graphiques, les coups étant portés hors champ. Mario Bava fait référence à certains de ces anciens films, en particulier "Six femmes pour l'assassin" à travers le fait que le tueur, John Harrington, tue dans un atelier où il entrepose ses plus belles robes de mariées et "Les Trois visages de la peur" à travers des extraits passant à la télévision.
"Une hache pour la lune de miel" est donc un très bon film de Mario Bava, même s'il ne fait pas parti de ses oeuvres majeures.
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