BARON VAMPIRE: 7.5/10
Ne cherchez pas de vampires dans ce film, il n'y en a pas! Il aurait été préférable d'appeler le film "Le baron sanguinaire", cela aurait été plus judicieux. "Baron vampire" est un petit film d'horreur amusant sorti en 1972 et réalisé par le grand Mario Bava ("Le Masque du démon", "Six femmes pour l'assassin", "La Baie sanglante"). Une fois de plus, le cinéaste italien signe un film esthétiquement très réussi avec une splendide photographie, de très beaux décors et une mise en scène impeccable. Il exploite notamment la très belle architecture du château dans laquelle se déroule l'histoire. Certaines scènes sont absolument fabuleuses comme celle où le baron pourchasse Eva dans des ruelles embrumées. L'histoire est assez simple, il s'agit d'un film de revenant. En effet, suite à des incantations, un cruel baron mort dans d'affreuses souffrances, revient à la vie et se remet à commettre de nombreux meurtres... Mario Bava nous livre un film assez amusant, ce qui est assez surprenant de sa part. Certaines scènes sont assez humoristiques, comme celle où un médecin essaie de venir en aide au baron horriblement brûlé et blessé. Le baron n'est d'ailleurs guère effrayant et porterait plutôt à sourire. On retrouve à l'affiche de ce film d'excellents acteurs, avec notamment Joseph Cotten ("Citizen Kane", "L'Ombre d'un doute", "Le Troisième Homme"), l'acteur fétiche d'Orson Welles, la jolie Elke Sommer ("Quand l'inspecteur s'emmêle", "Dix petits nègres", "L'île fantastique") et Massimo Girotti ("Les Amants diaboliques", "Le Dernier Tango à Paris").
"Baron vampire" n'est certes pas une des œuvres majeures de Mario bava, mais cela demeure un bon film, agréable à regarder et indispensable pour les fans du maître!
LISA ET LE DIABLE: 8.5/10
Suite au succès de "Baron vampire", le producteur Alfredo Leone laissa carte blanche à Mario Bava pour la réalisation de "Lisa et le diable". Malheureusement, les réactions négatives de la plus part des distributeurs du monde entier au marché du film de Cannes de 1973 devant ce long métrage difficile d'accès, poussa le producteur à remonter le film et à tourner de nouvelles scènes transformant celui-ci en un film incompréhensible, rebaptisé "La maison de l'exorcisme". Il est vrai que "Lisa et le diable" est un film complexe et torturé, qui a de quoi décontenancer ses spectateurs, mais cela demeure un très beau film du maître, fascinant et certainement l'un de ses films les plus personnels. On retrouve dans ce film tout ce qui fait la beauté des films de Mario Bava, une splendide photographie, de très beaux décors admirablement exploités, notamment au niveau de l'architecture et ses cadrages typiques. Les acteurs sont absolument géniaux, en particulier Telly Savalas ("Les Douze Salopards", "Terreur dans le Shanghaï express", "Kojak") excellent dans un rôle de diable vraiment attachant (souvent avec sa sucette!), Alida Valli ("Suspiria", "Les Yeux sans visage") fabuleusement inquiétante dans le rôle de la comtesse, Alessio Orano ("Le Soleil Dans La Peau") dans le rôle du très torturé fils de la comtesse et la belle Elke Sommer ("Quand l'inspecteur s'emmêle", "Dix petits nègres") qui était déjà présente à l'affiche de "Baron vampire". Mario Bava signe là un film où on ne sait pas trop s'il s'agit d'un film de fantômes ou d'un film sur la folie. On ne sait jamais trop en effet ce que l'on doit croire, ce qui est réel ou non... De plus, le cinéaste ajoute une touche de giallo avec une série de meurtres violents et un brin d'érotisme. Comme si cela n'était pas suffisant, le réalisateur ajoute également à cela la présence mystérieuse de mannequins moulés à partir des visages de certains des protagonistes, apportant un côté fort étrange à l'histoire. La fin du film finit d'achever le spectateur en le déconcertant complètement et en brouillant encore plus les pistes!
"Lisa et le diable" n'est certainement pas le film le plus accessible pour commencer à découvrir la filmographie passionnante du maestro, mais c'est l'un de ses films les plus fascinants et qui mérite amplement d'être découvert après le désastre de son remontage par son producteur...
UNE HACHE POUR LA LUNE DE MIEL: 8/10
Sorti en 1970, "Une hache pour la lune de miel" est un giallo atypique signé Mario Bava, très proche par certains côtés de "Psychose" d'Alfred Hitchcock. Le cinéaste italien a débuté sa carrière comme chef opérateur et comme dans tous ses autres films, cela se ressent par le soin particulier apporté aux couleurs, aux éclairages, aux cadrages... Le film est en effet visuellement très réussi, mais il est également intéressant à d'autres niveaux. Tout d'abord, s'il s'apparente au giallo par certains côtés, notamment les meurtres à l'arme blanche, l'enquête policière ou la recherche des motivations du tueur, il s'en éloigne également par le fait qu'il montre tout de suite l'identité de celui-ci. Le réalisateur nous dévoile également directement que ce dernier est fou et paranoïaque. Ainsi, l'intrigue consistera à découvrir pourquoi il tue. Motivation que l'on découvrira à travers des flashbacks qui lui reviendront au fur et à mesure de ses meurtres. Ensuite, le film est également intéressant par le fait qu'à partir du meurtre de sa femme, on ne sait plus trop où se situe la réalité, car les visions du tueur se mélangent à celle-ci. L'interprétation du film est convaincante, avec un casting cohérent. Stephen Forsyth ("La mort paye en dollars") est vraiment parfait pour ce rôle, à la fois beau et inquiétant, de même que Laura Betti ("La dolce vita", "Théorème", "La baie sanglante") qui est également très bien dans le rôle de son épouse. Contrairement à d'autres films de Mario Bava comme "La baie sanglante", les meurtres sont certes esthétiquement réussi, mais peu graphiques, les coups étant portés hors champ. Mario Bava fait référence à certains de ces anciens films, en particulier "Six femmes pour l'assassin" à travers le fait que le tueur, John Harrington, tue dans un atelier où il entrepose ses plus belles robes de mariées et "Les Trois visages de la peur" à travers des extraits passant à la télévision.
"Une hache pour la lune de miel" est donc un très bon film de Mario Bava, même s'il ne fait pas parti de ses œuvres majeures.
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