Après un assez pénible septième volet, on était en droit de ne plus attendre grand-chose de cet "Ultime retour", dernier film de la franchise produit par Paramount. Mais si ce huitième volet offre un bilan plutôt mitigé, il s'en sort quand même bien mieux que son prédécesseur.
Le script reste très basique, puisque Jason se contente de décimer une nouvelle bande de jeunes et la seule innovation vient du fait qu'il quitte les sous-bois de Crystal Lake pour officier sur un bateau puis dans les rues de New-York.
Après un générique se complaisant déjà à nous montrer un New-York sordide et crasseux, le métrage enchaîne directement sur la résurrection ( sans aucune originalité ) de Jason, laissant juste le temps aux deux premières futures victimes de nous remettre en mémoire l'histoire du tueur de Crystal Lake ( au cas où on l'aurait oublié ! ) avant de se faire massacrer. Ensuite, l'intrigue embraye sur la présentation d'une nouvelle bande d'adolescents en partance pour New-York pour un voyage scolaire, toujours aussi crétins, mais dont les traits de caractères stéréotypés semblent volontairement appuyés dans une caricature plutôt grossière. Et bien entendu, Jason s'appliquera à réduire tout ce petit monde en miettes au rythme d'un métronome, lors de séquences fidèles à la tradition de la franchise, pas ou très peu gores, mais d'un graphisme cette fois-ci parfois relativement violent ( la blonde dans la salle de bains, la hard-rockeuse assassinée à coups de guitare ), sans bien sûr que le moindre suspense ne vienne enrichir l'ensemble ( le spectateur sachant d'avance qui va servir de victime et connaissant l'issue des affrontements ) et les tentatives d'effet de surprise auront bien du mal à faire mouche.
Mais ce ne sera que lorsque la poignée de survivants arrivera en ville que le métrage sortira enfin du commun de la saga, pour nous proposer quelques idées inédites ( le combat, très ironique, entre Jason et le boxeur ) et s'amuser à nous dépeindre un New-York ouvertement rebutant entre voyous drogués, immondes et fumées omniprésentes ( sans compter les déchets toxiques des égouts qui auront raison de Jason ), tout en faisant preuve d'un humour coloré et volontaire ( les punks effrayés devant notre meurtrier qui lève son masque, les clients qui demandent "un café et l'addition" alors que le tueur saccage un fast-food, par exemples, sans oublier le "pied-de-nez" du dernier plan ) ). Hélas, on pourra regretter un final bien vite expédié, presque bâclé, sans effet ni originalité.
De même, les spécificité de l'héroïne sont complètement sous-exploitées et, au lieu d'agrémenter agréablement l'intrigue, arrivent tout juste à alourdir le propos et à donner l'impression d'une intrigue qui se disperse inutilement.
L'interprétation est commune, sans aucun relief et la mise en scène du réalisateur, si elle suit bien l'action, reste plutôt simpliste. Les quelques effets spéciaux sont réussis, mais bien timides, avec juste la décomposition finale de Jason qui ne tient que difficilement la route.
Donc, cet "ultime retour", s'il n'a pas à rougir à la vue des épisodes précédents, ne se laisse suivre qu'avec peu d'entrain et ne parvient à se démarquer que grâce à une dernière partie différente !
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