Plutôt qu'une suite plus que tardive, le réalisateur Tom Sullivan nous offre avec "2001 maniacs" une relecture modernisant le film mythique d'Hershell Gordon Lewis, "200 maniacs".
Le script reprend globalement la trame du classique de 1964 en nous contant l'arrivée inopinée d'un petit groupe de jeunes dans un village isolé du Sud américain, juste pour une grande fête populaire, dont ils ignorent encore qu'ils seront les victimes des réjouissances.
La mise en situation des personnages principaux porteuse d'un humour presque potache ne laisse pourtant pas augurer du meilleur, en nous présentant des jeunes gens assez stéréotypés. Mais heureusement, dès leur arrivée dans la bourgade de "Pleasant Valley", c'est un comique plus graveleux ( le jeune et sa brebis ) et parfois déviant qui prend le relais, tout en laissant le métrage se laisser aller à quelques pointes d'érotisme permettant d'admirer la plastique généreuse des interprètes féminines du film, et rapidement, un premier meurtre ( un écartèlement assez gore ) vient donner le ton, nous laissant bien entendu espérer d'autres débordements sanglants. Et cette attente sera régulièrement récompensée puisque les différentes situations se termineront par des mises à mort volontaires et ne lésinant pas sur les détails sanguinolents, tout en se démarquant heureusement de celles proposées par le film original ( la cloche ).
Mais ce n'est que dans la seconde moitié du métrage que l'intrigue essayera de prendre une tournure dramatique, lorsque les protagonistes encore vivants se rendront compte ( bien tardivement diront certains ) que quelque chose cloche et tenteront de prendre la fuite, amenant ainsi des rebondissements parfois prenants par leurs sous-entendus ( le black et les deux chanteurs de country ), mais qui auront dans l'ensemble du mal à instaurer beaucoup de tension, même lorsque l'auteur s'amuse à détourner certaines séquences du film de 1964 ( le gosse et les clefs de le moto ). Et le final en pied-de-nez viendra conclure l'ensemble sur une note rigolarde mais surprenante.
Ce qui ressort du film, c'est la volonté de son auteur de donner à son spectateur pour son argent, au travers de cette grosse farce paillarde, n'hésitant pas à s'adonner à quelques déviances et à laisser les sous-entendus d'ordre sexuels prendre le dessus, mais surtout en faisant baigner son film dans une ambiance sanglante, parfois mais assez rarement proche du macabre ( la cuisine ) qui tranche considérablement avec la bonne humeur générale et communicative des atrocités commises.
Ainsi, le métrage respecte d'assez bonne manière le ton de son illustre ancêtre, même si ici l'ensemble est bien plus osé, où l'impression de menace permanente est quand même occultée par la franche rigolade, ce qui rend encore bien plus impressionnant les scènes de meurtre, malgré la présence d'un humour noir authentique.
L'interprétation est plutôt convaincante, portée par un Robert Englund qui cabotine juste ce qu'il faut, mais hélas les jeunes ne parviennent pas à devenir attachants. La mise en scène du réalisateur est très vivante, dynamique et ose quelques effets réussis. Les effets spéciaux, versant dans un gore volontaires, sont la plupart du temps probants, même si l'emploi du numérique demeure parfois visible ( le final ).
Donc, ce "2001 maniacs" arrive facilement à convaincre par sa bonne humeur générale et ses débordements sanglants, tout en restant quand même quelque peu superficiel !
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