C'est en lorgnant du côté du "vigilante movie" saupoudré d'une bonne dose d' "Hostel" que ce "Already dead" va dérouler son intrigue tendue et rythmée, essentiellement tournée vers l'action, mais hélas quand même largement prévisible.
Le script va se centrer sur un homme dont le fils a été tué par un cambrioleur qui, suite à l'impuissance de la police, va faire appel à une société secrète se substituant à la justice afin de retrouver le fautif et pouvoir ainsi venger son enfant. Mais une fois face à l'homme désigné coupable et ayant la possibilité de le torturer et de le tuer, le doute quant à la culpabilité de l'individu va s'installer, entraînant une fuite en avant inattendue.
D'entrée, le métrage va nous présenter son personnage principal, Thomas Archer, un homme guidé par téléphone portable dans différentes rames de métro puis, cagoulé, il sera conduit dans une camionnette vers un lieu inconnu, tandis qu'au travers de plusieurs petits flash-backs nous découvrons le douloureux passé de celui-ci avec ce cambriolage ayant mal tourné avec le meurtre de son jeune fils, suivi d'une enquête policière bien vite suspendue et de sa rencontre avec un psychologue qui va lui proposer, moyennant finance, de faire appel à un groupe d'individus s'occupant de retrouver les criminels impunis afin de lui livrer le coupable.
Cette mise en situation au procédé original aura le mérite de rapidement placer l'action vers son développement principal, sans perdre de temps en exposition, mais ne permettra pas au spectateur de ressentir véritablement la douleur de Thomas, alors que peu à peu sa destination va apparaître clairement, son cambrioleur a été retrouvé et l'attend dans une pièce du vaste complexe industriel désaffecté où il a été amené.
La suite fera donc instantanément penser au "Hostel" d'Eli Roth, dans l'agencement de cette pièce sordide ou trônera le présumé cambrioleur, appréhendé grâce à l'ADN et des cheveux retrouvés chez Thomas, tandis que sur une large table de multiples instruments de torture attendront le bon vouloir du personnage principal qui ne va pas tarder à rouer de coups sa "victime" et même à se livrer à un petit écart gore graphique avant de prendre conscience d'un détail oublié qui va remettre en cause la responsabilité de l'homme qu'il a en face de lui et l'amener à vouloir revoir son contrat avec ses bienfaiteurs, déclenchant la fureur de ceux-ci et bientôt une traque à l'intérieur de l'usine désaffectée où Thomas et son compagnon d'infortune vont devoir lutter pour survivre et quitter les lieux, tout en découvrant l'existence d'un complot insoupçonné.
En ayant rapidement posé l'intrigue, le métrage va pouvoir ensuite jouer sur différents tableaux pour installer durablement son suspense, tout en captant ainsi continuellement l'attention du spectateur et en manageant ses rebondissements rythmés mais conventionnels. En effet, outre le fait de savoir comment va réagir Thomas face au meurtrier de son fils, le doute quant à la culpabilité de ce dernier, et bien entendu sa véritable identité, va générer des questions auxquelles l'intrigue va bien se garder de répondre d'un bloc, pour laisser l'incertitude bercer les différentes situations exposées (avec par exemple l'habileté au tir de l'individu qui se prêtant mécanicien), et alors que les convictions de Thomas vont continuer de voler en éclats au fur et à mesure des révélations qui vont déboucher sur un twist final hélas bien facilement anticipable par sa facilité.
Par contre, la seconde moitié du métrage, centrée sur la traque dans l'usine, restera bien classique pour n'apporter que des situations sans originalité, mais tout en conservant un rythme vif ne laissant aucun temps mort s'installer entre les gunfights et autres scènes de poursuites dans des décors délabrés.
Quant à l'idéologie jugée douteuse par certains véhiculée par le genre, avec cette loi du Talion ici poussée à son paroxysme par la possibilité donnée aux victimes de torturer les coupables, elle ne sera qu'effleurée par le réalisateur, celui-ci préférant orienter son intrigue vers une action plus mouvementée et se centrer sur les relations étranges qui vont se nouer entre les deux hommes, et ce même si la dernière scène viendra enfoncer quelque peu le clou, comme pour lancer un pied de nez aux habituels détracteurs du genre.
L'interprétation est cohérente, même si les différents acteurs ne s'avèrent pas être aussi charismatique que l'intrigue aurait pu le permettre, et même Christopher Plummer reste trop statique. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique, pour suivre de près l'action, mais demeurera classique.
Donc, ce "Already dead" assurera son spectacle de manière volontaire et rythmée, mais oubliera un peu de se montrer original sur le fond dans sa seconde partie !
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