Réalisé par Charles Band lui-même, ce "Blood dolls", bien évidemment issu du catalogue de la "full Moon", avance des personnages bien décalés, parvenant ainsi quelque peu à combler les faiblesses de son intrigue certes parfois délirante mais traitée de façon superficielle.
Le script nous présente Virgil, un milliardaire excentrique difforme ( avançant une tête minuscule ) qui va chercher à se venger d'autres hommes d'affaires ayant entraîné la perte d'un million de dollars.
Si l'intrigue peut sembler de prime abord basique et simpliste, la découverte de l'univers de cet homme issu des manipulations génétiques de sa "mère" va très rapidement, dès la séquence d'introduction, venir bouleverser la donne et susciter l'amusement du spectateur.
En effet, outre l'apparition de sbires volontairement étranges ( un nain et un majordome grimé en clown ), le repaire de ce Virgil offre entre autres la présence d'une cage enfermant quatre demoiselles peu vêtues uniquement là pour pouvoir se mettre à chanter un hard-rock mélodique selon le bon-vouloir de leur maître et subissant des décharges électriques en cas de réticence à obéir.
Mais ce n'est pas tout, après une rapide mise en place de l'intrigue à base de magouilles financières heureusement obscures et très vite évoquées, le métrage nous dévoilera ses "Blood dolls" assez hilarantes ( de façon en partie involontaire du fait d'une animation primaire ) qui vont devenir l'instrument de la vengeance machiavélique de leur créateur, ce qui nous vaudra quelques séquences rigolotes de meurtres porteuses d'un vague soupçon de gore mais n'amenant bien sûr aucune tension du fait de la représentation des petits assassins.
Mais le plus comique reste encore à venir avec la mise en avant de ce couple opposé à Virgil, composé d'un homme complètement asservi à son épouse dominatrice dans un style sado-maso volontairement outrancier et caricaturé, qui amènera surtout les principaux rebondissements essayant d'apporter un semblant d'intelligence à l'ensemble et un peu de suspense quant à l'issue finale de cette mascarade ( final qui nous offrira une sympathique petite surprise ).
Mais une fois encore, c'est un humour souvent facile qui viendra prendre facilement le dessus sur l'aspect horrifique de l'intrigue, aussi bien par des répliques suffisamment déplacées pour faire sourire ( les tirades philosophiques de Virgil se verront opposer des réponses bien terre à terre des chanteuses encagées, par exemple ) que grâce à des situations décalées ( notamment celles mettant en scène cette dominatrice assez perverse ) amenant naturellement la bonne humeur et l'approbation du spectateur.
Et heureusement que cet humour est bien présent, car sinon les événements avancés par le métrage n'auraient en aucun cas pu espérer susciter l'attention du spectateur par leur classicisme et surtout par une improbabilité évidente, tournée ici en dérision avec une réussite certaine.
L'interprétation est juste correcte, sans relief ni charisme, même si Jack Maturin s'efforce de donner un peu de consistance à un rôle principal délicat et si Debra Meyer apporte une petite touche d'érotisme agréable à l'ensemble.
La mise en scène de Charles Band est plutôt terne et sans efforts particuliers.
Les effets spéciaux sont gentiment ratés, surtout dans l'animation basique et plus que limitée des marionnettes dont le semblant de vie ne tiendra pas longtemps la route, alors que les petits effets sanglants du métrage restent très simplement et rapidement mis en image.
Donc, ce "Blood dolls" pourra éventuellement séduire et faire sourire, à condition bien sûr d'avoir un seuil de tolérance assez bas !
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