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Avec ce "Dejà vu", le réalisateur Tony Scott va nous livrer sa vision des voyages spatio-temporels pour un film d'action évidemment dynamique et exploitant son concept de manière assez intéressante jusqu'à sa dernière partie plus calibrée et plus prévisible.
Le script va laisser un agent de l'ATF enquêter sur un attentat ayant eu lieu sur un ferry et sur le meurtre d'une jeune femme pour être appelé à participer à une nouvelle forme d'investigation puisque des savants ont réussi à créer une "fenêtre sur le passé" leur permettant d'observer ce qui s'est passé quatre jours auparavant. Observer seulement ?
Le métrage va tout de suite être lancé par une séquence forte avec l'explosion de ce ferry dont le réalisateur aura pris soin d'en accroître l'ampleur dramatique jusqu'à son paroxysme en ayant bien insisté auparavant sur les passagers et notamment les enfants présents à bord, pour un résultat bien entendu largement spectaculaire mais hélas quelque peu surfait avec cette chape émotive désiré qui restera trop flagrante, pour en plus ensuite suivre longuement les suites de ce drame entre blessés soignés sur place et débris épars analysés.
Au milieu de ce désastre va débarquer (au ralenti s'il vous plaît) l'agent de l'ATF Doug Carlin qui va étudier les lieux du drame pour très (trop ?) vite déterminer qu'il s'agit d'un attentat, tandis qu'en parallèle, il sera amené à enquêter sur la mort d'une jeune femme retrouvée brûlée comme si elle avait été à bord du ferry mais petit problème, elle a été repêchée peu de temps avant l'explosion. Doug va bien entendu faire le lien entre ces deux affaires en arguant sur le fait que le meurtrier de cette femme a cherché à dissimuler ce crime parmi les victimes de l'attentat et donc pourrait bien être le terroriste impliqué dans l'affaire du ferry.
Si la première partie s'occupant de la mise en place de l'intrigue restera quand même classique mais captivante, la suite va rapidement changer de trajectoire lorsque Doug va être invité à participer à un "groupe de travail" épaulé par cette "fenêtre temporelle" permettant de revenir quatre jours dans le passé et surtout de pouvoir aller n'importe où, jusque dans l'intimité de la vie privée des individus chez eux. Doug sera au départ berné par une histoire d'assemblage de vues de satellites qui aurait donné cette possibilité avant de découvrir le "pot aux roses" et de se faire expliquer le pourquoi du comment de manière scientifique, histoire de noyer le poisson pour tenter de rendre un minimum crédible cet aspect de l'intrigue auprès du spectateur. Pour peu que l'on ait envie d'y croire, ce procédé impactera l'intrigue puisque Doug préconisera d'aller voir les dernières journées de la jeune femme retrouvée brûlée afin de voir en quoi elle sera mêlée à l'attentat.
La suite exploitera ce conteste avec quelques bonnes idées, dont cette course-poursuite avec Doug, dans le présent, qui tentera de suivre au volant d'un véhicule spécial et équipé d'un casque lui permettant de voir la passé, le terroriste prenant le même itinéraire quatre jours auparavant, alors que le spectateur aurait pu craindre que la majeure partie de l'intrigue ne se déroule devant ces écrans renvoyant le passé. La dernière partie, évidemment anticipable avec ces nombreux détails disséminés au fil de l'intrigue, deviendra plus conventionnelle pour aboutir à un final assez prévisible mais quand même souriant, notamment au niveau des dialogues.
Bien entendu l'intrigue va négocier une histoire d'amour improbable entre Doug et la jeune femme morte, l'agent de l'ATF tombant sous le charme de la demoiselle dans une position de voyeur lorsque la "fenêtre temporelle" va l'épier jusque sous sa douche, ce qui influencera le virage prévu de l'intrigue alors que l'affaire sera normalement réglée. L'agencement de cette observation du passé et de ce qui va en découler obligera le spectateur à une série de réflexions et de déductions vainement compliquées qui seront heureusement minimisées au profit de l'action pure qui par contre aura de quoi séduire par ces quelques morceaux de bravoure parfois même originaux.
L'interprétation est cohérente, avec un Denzel Washington assez neutre et pas foncièrement impliqué, tout comme un Val Kilmer assez transparent. La mise en scène de Tony Scott est largement rythmée et dynamique pour ainsi parvenir à rendre captivante même ces longues séquences devant les écrans délivrant des images du passé. Les effets spéciaux sont largement probants pour ces cascades réussies et plus que spectaculaires.
Donc, ce "Dejà vu" se suivra plutôt agréablement grâce à ses quelques innovations dans l'action qui viendront contrebalancer une certaine prévisibilité globale !
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