CRITIQUE DVD

Lorsque j’entends dire à la télévision que c’est Napoléon qui a été guillotiné en 1793 (le grand quiz de France) je me dis que ces deux films sont d’utilités publiques.

La révolution Française est sortie en 1989, pour le bicentenaire. Elle raconte les évènements de 1788 jusqu’au 9 thermidor (27 juillet 1794) avec l’arrestation de Robespierre, on peut se demander d’ailleurs, pourquoi ne pas avoir continué jusqu’en 1799 ? Enfin bon, même les historiens ne sont pas d’accord entre eux quant à la date de fin de la révolution.
Elle est composée de deux films : Le premier « Les années lumières » réalisé par Robert Enrico (le vieux fusil) qui s’arrête au 10 août 1792 et la fin de la monarchie et le second « Les années terribles » de Richard T.Heffron (Le nord et le sud).
Cette division arbitraire peut poser problème car on peut difficilement dire qu’avant 1793 tout était rose et qu’ensuite tout n’était que ténèbres.
Le premier film est le moins abouti, le réalisateur a tendance à trop idéaliser la révolution, en usant de métaphore et d’images d’Épinal, les acteurs sont également plus en roue libre que dans le second film, François Cluzet dans le rôle de Desmoulins semble ne pas saisir son rôle et le choix de Galabru dans le rôle d’un député est des plus étranges, de même les figurants, la foule sont mal encadrés, on dirait une parodie. Toutefois Jean-François Balmer fait l’un des meilleurs Louis XVI qu’on est pu voir jusqu’à maintenant.

Le deuxième film est le plus sérieux et le plus intéressant, les acteurs sont enfin exploités à leur juste niveau, François Cluzet devient crédible et Klaus Maria Brandauer dans le rôle de Danton est excellent, même si bien sûr tout comme pour Robespierre, le film donne une vision un peu trop manichéenne de l’histoire, d’un côté le très gentil et humaniste Danton et de l’autre Robespierre le fou sanguinaire qui est passé du côté obscur de la force.
Malgré ces défauts psychologiques des personnages, les faits historiques sont sérieux, tous les évènements importants, tous les tournants sont représentés, même s’il manque des évènements comme la Vendée, les révoltes un peu partout en France y compris dans les colonies, on reste cantonné seulement à Paris, ce qui est assez dommage.
Mais ces films surtout le deuxième sont passionnant et instructifs.

Visiblement après 20 ans, les images ont été restaurées, elles ne souffrent d’aucun défaut visible.
Concernant les décors, connaissant Chartres et Fontainebleau, cela me perturbe car bien évidemment ça ne ressemble pas à Paris, Nancy ou à Versailles.
Les costumes sont crédibles quant à eux.

En stéréo et uniquement en français, certains acteurs sont donc doublé, notamment Mirabeau par Roger Carel.
La BO est de qualité même si trop grandiloquente, c’est l’époque qui voulait cela, on était en plein bicentenaire.

Les menus des deux disques sont semblables, des images du film qui défilent avec en fond sonore le générique.
Il est étonnant qu’aucuns bonus ne soient présents, il y avait de quoi faire avec un tel sujet.

Boitier amaray noir, contenant deux disques qui sont entièrement sérigraphiés, le premier représente la prise de la Bastille et le deuxième représente les journées d’octobre 1789 avec les femmes allant à Versailles (scène présente dans le premier film et non le second).
Un livret de 16 pages compense un peu le manque de bonus avec une chronologie très exhaustive des évènements, un entretien avec les producteurs du film et des notes sur les coulisses du film.

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