Sortant à peine des limites d'un décor circonscrit et oppressant, reposant sur les errances d'un seul personnage et de quelques rares comparses, sans musique, Insomnies se révèle un exercice de style en même temps qu'un film réellement insolite. Huis clos étouffant virant peu à peu au cauchemar, voire au fantastique, Insomnies s'insinue dans un esprit rongé par la solitude et dans un intérieur rongé par l'humidité. Les murs suintent puis se lézardent, laissant apparaître des profondeurs inquiétantes. Le visage banal de Jeff Daniels se creuse de cernes. Une chambre bleue préserve son secret. Insomnies, dans un mode mineur, se place sous le signe de David Lynch et de Roman Polanski. Concernant ce dernier on pense à Répulsion.
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