Ce "Hideous", réalisé par Charles Band, le patron de la "Full Moon", prend comme prétexte une histoire aussi improbable que délurée pour avancer quelques petits monstres caoutchouteux dont la firme a le secret.
En effet, le script oppose deux collectionneurs de monstres et autres anomalies de la nature qui vont se retrouver confrontés à des spécimens aussi vivants que dangereux.
Après une séquence d'introduction présentant des égoutiers pittoresques repêchant une chose informe qui deviendra l'objet de convoitise de nos deux collectionneurs, le métrage avance la quête de cette chose pour présenter ses différents personnages, les deux collectionneurs bien sûr , mais aussi une réceptionniste complètement stupide, un détective privé stéréotypé et deux demoiselles amenant une touche sexy à l'ensemble, tous bien entendu hauts en couleurs et maniant un humour gentiment et certainement volontairement au ras des pâquerettes pour quelques situations rocambolesques, avant de placer tout ce petit monde dans un château au style gothique terriblement kitsch pour un règlement de comptes qui sera perturbé par quatre petits monstres soudain ( et inexplicablement ) revenus à la vie.
La suite nous réservera quelques rebondissements tour à tour comiques ( lorsque les deux collectionneurs essayeront de s'attirer les faveurs des créatures miniatures ) ou alors vaguement horrifiques ( les attaques des monstres ), mais comme souvent dans les productions de la "Full Moon", ce sera l'humour qui l'emportera assez facilement.
En effet, Charles Band a délibérément choisi de mettre ici en avant ses personnages passablement déjantés par rapport aux situations, aussi bien cette réceptionniste pas très futée victime de remontrances continues face à sa stupidité avérée ( provoquant des répliques amusantes mais quelque peu lassantes à la longue, à moins d'apprécier particulièrement le comique de répétition ) que les deux collectionneurs au style bien différent mais finalement aussi bornés et jusqu'au-boutiste l'un que l'autre et la toute mignonne Jacqueline Lovell viendra apporter une touche d'érotisme à l'ensemble, par sa tenue plutôt légère ( quitte à se promener dans la neige seins nus ).
Par contre, les petits monstres ne seront finalement que peu présents, déjà, il faudra attendre la moitié du métrage avant leur résurrection, et le réalisateur ne les présentera la plupart du temps que dans une pénombre agaçante, mais certainement bien pratique pour masquer des trucages simplistes, ce qui reste bien dommage à la vue de leur graphisme assez volontaire et original.
L'interprétation est cohérente, régulièrement surjouée mais restant ainsi dans le ton du film, et la mise en scène de Charles Band est plutôt rigide, en manquant singulièrement de mouvements.
Les effets spéciaux sont acceptables, résumés à l'animation basique des petites créatures d'une crédibilité douteuse.
Donc, ce "Hideous" se laissera voir sans ennui, mais tout en demeurera largement dispensable et très rapidement périssable !
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