La grande soirée des demoiselles Morkan est le point d'orgue en ce janvier 1904 des festivités de Noël et du Jour de l'An et l'on vient de très loin pour répondre à leur invitation. Derrière la gaieté et l'insouciance, les plaisanteries et le goût de la bonne chère se dévoilent peu à peu les personnages, leur mélancolie ou leur désarroi, jusqu'à ce que la ronde s'arrête sur le couple de Gabriel et de Gretta. La chanson d'un ténor vient réveiller chez la femme le souvenir d'un homme qui disparut à dix-sept ans et dont elle fut éprise. Devant l'aveu son époux s'interroge sur sa propre vie, le sens de son mariage et la faible connaissance qu'il a de sa femme. Moment de révélation qui confronte la vie et la mort, le présent et le passé comme on en rencontre chez Tchekhov et Ibsen. Huston a réalisé ce film dans le style le plus épuré et le plus simple qui soit, fruit d'une longue expérience. Il a su aussi faire basculer son récit dans une soudaine gravité qui bouleverse.
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