Sur un thème qui n'est pas nouveau (le policier qui, pour être efficace, franchit la ligne de démarcation entre légalité et gangstérisme) et qui n'exclut pas quelques clichés dans ses développements, le réalisateur a su intéresser, grâce notamment au casting de Denzel Washington. Son charme naturel, le capital de sympathie qu'il dégage entraînent le spectateur dans la trajectoire d'un personnage ambigu, drôle et cynique, attachant et d'un déterminisme violent effroyable, face à un jeune policier ingénu, armé de bons sentiments et d'un sens de l'état de droit jugé naïf dans l'univers de violence des quartiers les plus difficiles de Los Angeles. Commencée comme un jeu entre deux personnages qui se testent, la journée entre les deux heros devient plus opaque et ténébreuse, pour se conclure de nuit, dans une violence extrême, au sein d'un quartier réputé parmi les plus dangereux. Constamment bien filmé, avec une énergie qui confronte sans cesse les deux hommes, Training Day est aussi un film d'acteurs, ce qui permet à Denzel Washington de donner une dimension à plusieurs facettes au film. Le directeur de la photo, Mauro Fiore, a su traduire tensions, instabilités et plongée dans un univers de plus en plus condamné à la destruction.
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