Le moins que l'on puisse dire c'est que le montage de ce Rollerball est assez particulier. Les fautes purement techniques et les erreurs de goût sont légions avec des raccords dans l'axe vraiment moches, des faux raccords, des cadrages approximatifs, des jump cuts incohérents et des ellipses beaucoup trop importantes pour suivre convenablement le déroulement de l'histoire (et du jeu). On sent bien que quelqu'un (le(s) producteur(s) hein?) a tranché dans le lard à la manière d'un boucher. Le film aurait bien mérité 40 minutes de plus tant les événements et surtout la fin, tombent les uns après les autres comme des cheveux dans la soupe. Mais pire que le montage, c'est le projet dans sa globalité qui pose problème et on peine à croire que le grand Mc Tiernan soit derrière la caméra. La critique d'une société avide de violence sous l'emprise des médias et de son audimat est franchement enfantine pour ne pas dire totalement à côté de la plaque. Pour commencer, jamais la violence à l'écran, en l'occurrence une sorte de jeu du cirque (le Rollerball) n'aura été aussi mal filmée (parle-t-on toujours de Mc Tiernan?). Même la course de char de Ben-Hur est quarante mille fois plus violente que le Rollerball. Et on est bien triste lorsque l'on sait que cette violence là, qui aurait dû servir au discours du film, a été pour ainsi dire "édulcorée" par des producteurs rapaces. Aucun enjeu, aucune cohérence dans la représentation de ces matchs (assiste-t-on à une sorte de match de Hockey?). On ne comprend rien aux règles ni à ce qui se trame à l'écran. Alors lorsque les spectateurs se révoltent contre la soit-disante "violence" du Rollerball (du genre "trop c'est trop"), un énorme sentiment de vide et d'incompréhension nous inonde car rien n'a permis jusqu'alors de nous emmener à cette espèce de conclusion, à cette espèce de prise de conscience des spectateurs. Ce film est un non sens absolu (on évitera par décence la comparaison avec le Rollerball original de 75). Mais chose encore plus aberrante, et là je m'implique personnellement, c'est que je ne me suis pas ennuyé une minute malgré ce grand foutoir et que j'adore le design des Rollerballers.
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