Film culte assez méconnu de 1969, réalisé par Narciso Ibanez Serrador ("Les révoltés de l'an 2000", "La faute"), ayant influencé Dario Argento pour son "Suspiria", "La résidence" est un très bon film mêlant différents styles. Le film débute sous des allures de film fantastique au moment de la visite du pensionnat par la directrice, madame Fourneau, lors de l'arrivée de Thérèse (jouée par Cristina Galbó, actrice qui jouera notamment par la suite dans "Mais... qu'avez vous fait à Solange?" et "Le massacre des morts-vivants"), une nouvelle pensionnaire, où l'on a l'impression que des évènements surnaturels vont avoir lieu... Hors il n'en sera rien et le film prendra rapidement des allures de WIP, tant ce pensionnat ressemble à une prison avec une discipline de fer et des châtiments cruels. Peu à peu certaines pensionnaires vont disparaître, sans laisser de traces, mais si leurs disparitions resteront mystérieuses pour la directrice et les pensionnaires, elles ne le seront pas pour nous, puisque nous les verront mourir, tuées à l'arme blanche par un mystérieux assassin lors de crimes particulièrement bien filmés renvoyant le film vers un autre style, le giallo! Même si beaucoup de choses ne seront que suggérées, le film est assez déviant pour l'époque avec notamment cette directrice jouée de façon très convaincante par Lilli Palmer ("Quatre de l'espionnage", "Cape et Poignard") à la fois perverse, sadique, entretenant des relations limites incestueuses avec son fils et ayant de toutes évidences une certaine attirance envers certaines jeunes filles... Mais, elle ne sera pas le seul personnage trouble de ce film, puisque son fils, interprété par John Moulder Brown ("Le cirque des vampires", "Ludwig - Le crépuscule des Dieux"), en plus de sa relation très spéciale avec sa mère, sera sous ses allures douces et sympathiques, décrit comme un voyeur, lors d'une scène à éviter pour tous claustrophobes. Enfin Mary Maude ("Scorpio") dans le rôle d'Irène se révèlera être une élève également perverse et cruelle, parfait bras droit de la directrice. Le film comporte une ambiance gothique particulièrement réussie, servie par une musique également très réussie, composée par Waldo de los Ríos et un érotisme très présent, même s'il est peu démonstratif. La fin du film est bien malsaine et clôt magnifiquement ce long métrage laissant une empreinte proche de celle de "Psychose".
"La résidence" est un film à redécouvrir, montrant bien tout le talent de son réalisateur qui malheureusement ne signera que deux films pour le cinéma, car il travailla essentiellement pour la télévision... On ne peut alors s'empêcher de penser qu'il s'agit là d'un véritable gâchis!
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