Réalisé par Antonio Margheriti, ce "Avec Django la mort est là" n'entretiendra aucun rapport avec le "Django" de Sergio Corbucci, le nom du personnage central ayant été changé pour l'exploitation française du film et ainsi profiter du succès du précédent film, mais cela n'empêchera pas cette nouvelle histoire de vengeance de s'en tirer avec les honneurs, grâce notamment au savoir-faire du réalisateur qui va agencer quelques scènes mémorables, flirtant même sporadiquement avec le fantastique.
Le script va suivre la vengeance de Django suite au meurtre des deux compagnons avec qui il a effectué un casse dans une banque.
La séquence introductive sera déjà marquante en avançant un jeune homme, Richie, prêt à être écartelé s'il ne révèle pas aux cinq hommes l'entourant où se cache un certain Django et bien entendu, vu qu'il ne parlera pas, les cinq chevaux auquel Richie est attaché vont partir dans des directions opposées, pour un écartèlement qui se déroulera bien sûr en hors-champ, mais cette première séquence restera quand même bien sadique et méchante avec ces agresseurs qui ne montreront aucune pitié envers leur victime.
Ensuite, nous allons retrouver un des tortionnaires qui, en rentrant chez lui, va se retrouver face à Django qui sous la menace va l'obliger à lui révéler le nom des autres assassins de Richie et avant lui de Mendoza, un autre ami de Django mort récemment, l'homme citera trois noms et cherchera à s'enfuir pour être bientôt abattu par Django, sans avoir identifié le cinquième meurtrier.
Django va donc se rendre dans la ville abritant le second de sa liste, Yuma, qu'il retrouvera en pleine partie de poker au saloon, avec évidemment une tricherie de la part de ce Yuma bien sûr de lui et qui va d'abord plumer un autre joueur avant que Django n'intervienne et provoque Yama pour un duel provisoirement à mains nues qui va nous valoir une bagarre dans les règles pour se terminer de manière originale et saignante (les éperons). Au cours de cette séquence dans ce saloon, Django va également faire la connaissance de Jane, une demoiselle s'apprêtant à partir en diligence pour être "vendue" à un certain Laredo, qui sera comme par hasard la troisième personne recherchée par Django.
Celui-ci va donc rejoindre avant la diligence la ville de destination de Jane, avoir le temps de s'enquérir de la situation déliquescente de l'endroit avec ce Laredo qui y fait sa loi depuis la mort du shérif, rôle que Django va endosser le temps de régler son compte à Laredo au cours d'une fusillade rondement menée par Antonio Margneriti qui saura ménager une tension palpable.
Le quatrième homme a être confronté à Django, surnommé "Kid" donnera plus de fil à retordre à Django avec notamment sa mise à l'épreuve sadique après avoir été capturé par ce "Kid" qui va l'aveugler en le forçant à regarder le soleil directement, les paupières maintenues ouvertes par des bâtons, avant de le convier à un duel assez imaginatif et toujours orchestré de manière à rendre l'ambiance tendue et chargée en suspense. Ce sera juste après que Django découvrira l'identité du dernier homme à abattre, pour une révélation inattendue qui va déboucher sur un dernier acte remarquable dans une mine de soufre.
Facilement découpé en cinq parties distinctes avec pour seule liaison cette Jane qui va se retrouver à chaque fois sur le chemin de Django au point de lancer une petite romance, le métrage ne perdra pas son temps pour avancer la vengeance de Django qui occupera le terrain et qui nous vaudra quelques belles scènes d'action entre ces bagarres à mains nues, ces fusillades bien dirigées par l'auteur qui à chaque fois aura trouvé une idée originale pour rendre ses séquences violentes assez mémorables, tout en n'oubliant pas de revenir avec un long flash-back sur l'origine de ce casse effectué par Django et ses deux amis morts depuis, quitte à casser quelque peu le rythme du film.
Le métrage se parera même parfois d'une aura légèrement fantastique et notamment lors de ce final dans cette mine de soufre qui offrira quelques moments de tension réussis tout en baignant dans une atmosphère étrange, sentiment encore renforcé par l'attitude trouble et hallucinée du dernier adversaire de Django, mais ce sera surtout cette violence franche et directe qui sera mise en évidence, avec même ce petit côté sadique appréciable et typiquement latin.
Les personnages resteront assez superficiels et ne seront pas toujours gâtés par une interprétation mitigée avec notamment un Richard Harrison assez froid et dépourvu d'émotions dans le rôle de Django que la folie de Claudio Camaso (le frère de Gian Maria volonté) ne compensera pas complètement.
La mise en scène d'Antonio Margheriti sera efficace pour donner un très bon rythme à l'ensemble tout en générant des plans remarquables et mettant largement en valeur les trouvailles scénaristiques du film, tout en parvenant partiellement à masquer la rigueur du petit budget alloué au métrage.
Donc, ce "Avec Django la mort est là" constituera un western spaghetti assez classique pour son intrigue de fond misant sur une traditionnelle histoire de vengeance, mais la forme, le rythme et cette violence parfois sadique viendront largement compenser ce manque d'inventivité global avec en plus quelques trouvailles inspirées et marquantes !
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