Réalisé par les auteurs des deux "Hypertension", ce "Ultimate game" va se rapprocher encore un peu plus de l'univers du jeu vidéo pour cette fois-ci permettre une dénonciation des dérives des jeux en ligne et d'internet qui se fera bien sûr en utilisant un maximum d'action et de situations explosives hélas quelque peu gâchées par un final insipide et mal travaillé.
Le script va prendre place dans un futur proche où des "gamers" peuvent désormais contrôler des êtres humains, notamment pour le jeu "slayers" où des condamnés à mort s'entretuent au cours de combats retransmis sur les écrans de la planète avec comme promesse la liberté s'ils survivent à trente rounds.
Après une rapide mise en images de ce futur coloré et encore plus envahi par la publicité qu'aujourd'hui, le métrage va tout de suite lancer son action explosive pour suivre Kable, un combattant en pleine lutte armée contre des ennemis qu'il va exterminer au cours d'un "gunfight" démentiel et violent mais pas toujours lisible avec ces images brouillées, tandis que déjà quelques indices vont nous renseigner sur le statut de ce guerrier.
Mais le métrage ne tardera pas à faire toute la lumière sur ce futur en avançant Ken Castle, un milliardaire ayant fait fortune grâce à de nouveaux jeux en ligne permettant aux joueurs de manipuler des humains, d'abord pour un jeu donnant surtout l'opportunité d'assouvir les fantasmes cachés des "gamers", puis pour "Slayers", ce jeu au cours duquel des condamnés à mort vont combattre dans l'espoir d'être libérés. Le métrage se montrera très clair et consciencieux dans sa description de ce futur des jeux en ligne en faisant de Castle l'invité d'un show télévisé qui va bien entendu revenir sur l'ascension du personnage et donc par la même occasion nous renseigner pleinement pour bien asseoir l'intrigue sur des bases solides et cohérentes.
Ensuite, le métrage va peaufiner l'installation de son univers, notamment en mettant en scène Simon, le "gamer" manipulant Kable, véritable star du jeu "Slayers", tandis que des exemples de cet univers particulier vont émailler l'intrigue, quitte à caricaturer à outrance les utilisateurs (l'obèse suant) et à créer un monde parallèle bariolé complètement psychédélique, tout en avançant des opposants au système avec ce groupe nommé "Humanz" qui parasite régulièrement les connexions afin de dénoncer les manipulations de Castle. Mais bien entendu, ce sera vers Kable avec l'intrigue va tourner, surtout que ce dernier semblera avoir été l'objet d'une machination afin de le faire condamner et qu'il pourrait représenter un danger pour Castle.
Mais l'action va surtout permettre aux deux réalisateurs d'agencer de nombreuses scènes de combat extrêmement percutantes et jouissives avec ces violences sanglantes et autres explosions spectaculaires pour peu à peu laisser l'intrigue faire son chemin après une première partie exubérante pour lâcher Kable hors des limites de la scène du jeu dans un univers réel où il va chercher à retrouver son épouse et sa petite fille. Hélas, les situations seront quand même téléphonées et faciles pour essayer d'apporter une ampleur surfaite qui ne fonctionnera que partiellement avant d'aboutir à un final presque ridicule (la danse de Castle) et surtout trop vite expédié dans la médiocrité.
Cela viendra en partie pénaliser l'ensemble qui pourtant laissera ses auteurs multiplier les délires visuels avec aussi bien ces séquences combatives réussies et parfois même sauvages, que cette illustration sous acide de ce futur coloré, tout en lançant de manière flagrantes des salves répétées et au message clair contre certaines dérives des jeux en ligne.
Mais on pourra que sourire et s'amuser devant l'imagination des réalisateurs qui vont visualiser un monde cerné par internet et les nouvelles technologies avec humour et un sens du délire facilement communicatif, tout en restant dans le domaine du "possible", surtout que les explications qui viendront entériner les possibilités offertes par ces implants dans le cerveau seront précises et illustrées.
L'interprétation est hélas assez mitigée car en effet si Gerard Butler demeurera crédible dans le rôle de Kable, sans pour autant devenir véritablement attachant, on ne pourra pas en dire autant de Michael C. Hall qui interprétera un piètre Castle et se ridiculisera même quelque peu lors du final. La mise en scène du duo de réalisateur est vive, largement dynamique pour coller à l'action de très près tout en magnifiant les nombreuses scènes explosives du métrage. Les effets spéciaux sont largement probants pour avancer ces mises à mort sanglantes flirtant parfois avec le gore tout en nous gratifiant de cascades spectaculaires.
Donc, ce "Ultimate game" se suivra facilement et pourra même espérer divertir et se faire apprécier pour ses temps forts chargés en adrénaline, mais son aspect superficiel et son intrigue facile et anticipable viendront empêcher l'ensemble de rester vraiment jouissif jusqu'au final raté !
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