Réalisé par le philippin Brillante Mendoza, John John raconte la dernière journée durant laquelle Thelma, une "nourrice", s'occupe du petit John John, âgé de 3 ans. En fait, cela fait 3 ans que Thelma s'occupe de ce garçon qui a été abandonné par sa mère. Le film montre donc de manière évidente le lien qui s'est créé entre John John et celle qui a joué le rôle de mère de substitution, le temps qu'on trouve pour John John un couple pour l'adopter. En plus de l'émotion que le film suscite avec cette femme qui a tout donné pour cet enfant et qui continue à tout aider pour les autres enfants qu'elle a pris sous son aile et qui n'ont pu être adoptés, le film vaut également le coup pour son aspect documentaire. On dépasse largement le cadre de la fiction avec tous ces gens qui habitent dans un quartier pauvre de Manille, dans des conditions d'hygiène proprement hallucinantes. Pour autant, la vie est bien là et les gens font avec leurs faibles conditions économiques. A cet égard, la fin du film est comme un symbole avec Thelma qui amène John John à sa nouvelle famille, laquelle vit dans un cadre opulent qui contraste forcément avec le quartier dans lequel John John a vécu ses premières années. Privilégiant des plans d'une grande fluidité, John John est un film bien réalisé qui mérite d'être vu.
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