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CRITIQUE DVD


MANNAJA : L'HOMME A LA HACHE




Titre : Mannaja : L'homme à la hache

Version : Française
Auteur de la critique : Nicore
Date de la critique : 10/06/2010

Cette critique a été visitée 89 fois. Aide

 

Editeur : Seven7 / Metropolitan Filmexport
Année de sortie au cinéma : 1977
Date de sortie du DVD : 05/07/2006
Durée du film : 90 minutes


Résumé : Blade, un chasseur de primes habile au maniement de la hache, arrive dans la ville de Suttonville. Cette ville corrompue est tenue par un riche propriétaire, Mc Gowan, qui a autrefois tué le père de Blade. Celui-ci doit mettre sa vengeance de côté quand Mc Gowan l'engage pour sauver sa fille Deborah.
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (8/10)

Avec ce "Mannaja, l'homme à la hache", le réalisateur Sergio Martino signait l'un des derniers grands western spaghetti, si ce n'est le dernier, avec certes une intrigue en apparence plutôt convenue mais qui réussira à se ménager des surprises de taille tout en gardant un rythme très vif et en bénéficiant du savoir-faire du réalisateur qui donnera une beauté formelle indéniable au métrage pour ce western "crépusculaire" parfois à la lisière du fantastique.
Le script va laisser un homme nommé Blade arriver dans une ville tenu d'une main de fer par Mc Gowan, un puritain ayant autrefois tué le père de Blade, mais lorsque la fille de Mc Gowan sera kidnappée, ce sera à Blade de la sauver.
Le métrage va commencer de manière remarquable en prenant place dans un marais où nous allons au ralenti suivre un homme pataugeant dans la boue cherchant à fuir son poursuivant pour finalement être rattrapé et avoir la main qui tenait son pistolet tranchée par la hache de Blade, un chasseur de primes qui va alors pouvoir mettre la main sur sa proie du moment. Cette première séquence sera visuellement percutante avec cet emploi du ralenti impactant et cette violence sèche lorsque le fuyard, Craven, aura la main coupée dans un élan graphique volontaire.
L'intrigue va alors laisser Blade chercher à toucher sa prime en se rendant dans la petite ville de Suttonville, un endroit boueux et délabré où ils vont arriver sous une pluie battante (pour une seconde séquence très réussie) pour rapidement découvrir qu'aucun shérif ne maintient l'ordre sur place puisque la ville semblera appartenir à un certain Mc Gowan, propriétaire de la mine d'argent qui dictera ses lois puritaines (avec par exemple ce saloon fermé pour cause de vice). Cherchant un endroit pour dormir, Blade va se rendre au drugstore qui fait quand même office de saloon et y rencontrer Noller, son bras droit en pleine partie de carte. L'ambiance sera tout de suite tendue et ne s'arrangera pas lorsque Blade va défier aux cartes Noller et le battre pour ainsi empocher cinq mille dollars (l'intrigue nous épargnant les habituelles parties de poker pour un jeu bien plus rapide). Blade fera une première fois preuve de son adresse au maniement du pistolet après sa démonstration à la hache de l'introduction pour désarmer les hommes de Noller qui s'apprêtaient à le descendre. Sur ces faits, il quittera le drugstore et relâchera Craven, ayant obtenu les cinq mille dollars qu'il désirait.
Ensuite le métrage va laisser Blade s'imprégner de la dureté de Suttonville, ville balayée par un vent poussiéreux venant de la mine où les hommes du cru travaillent très dur sous le regard de Noller tandis que les convois d'argent quittant les lieux sembleront être systématiquement attaqués par des voleurs embusqués et bien renseignés, comme pourra le constater Blade qui en suivra un de loin. La rencontre attendue entre Blade et ce Mc Gowan laissera apparaître un paralytique âgé et pas franchement dangereux physiquement, ce qui fera se rappeler à Blade des événements dramatiques de sa jeunesse pour l'instant survolés de manière à entretenir quelque peu le suspense et mettant en avant Mc Gowan, mais cette première rencontre restera calme et presque sereine jusqu'à l'arrivée de Noller et de ses deux énormes chiens, des dogues hargneux que Blade aura déjà calmé dans le drugstore, sans pour autant dégénérer.
Noller va alors chercher à se venger de Blade, d'abord en le provocant pour du combat à mains nues contre trois de ses hommes pour une séquence bien violente et âpre qui verra bien entendu Blade sortir vainqueur, obligeant du coup les hommes de Noller à passer à la vitesse supérieure en tendant une embuscade destinée à ensevelir Blade sous des rochers devant lui tomber dessus après une explosion mitonnée par leurs soins. Mais là encore Blade, bien que blessé, va s'en sortir et être recueilli par la troupe d'un cabaret ambulant et notamment par la charmante Angela qui va s'occuper de soigner la blessure à la jambe de Blade tout en ne résistant pas au charme de ce dernier.
L'intrigue va alors aborder sa seconde partie en envoyant Noller accompagner Deborah, la fille de Mc Gowan, hors de la ville à bord d'une diligence qui sera attaquée et verra Deborah être retenue prisonnière contre une rançon, obligeant son père, malgré ses réticences, à faire front commun avec Blade pour engager celui-ci afin qu'il aille libérer sa fille des brigands. Cette seconde partie sera riche en rebondissements et en révélations misant sur des surprises pas forcément anticipables, tout en nous révélant la fin tragique du père de Blade (pour un discours écologiste avant l'heure) et en ne négligeant pas d'appliquer quelques sévices au personnage principal qui devra se reconstruire avant de pouvoir affronter Noller pour un duel final attendu et magnifiquement orchestré par Sergio Martino.
Mais auparavant, malgré quelques facilités scénaristiques (avec notamment un retour bien opportun de Craven) le métrage aura fait preuve d'un certain sadisme (la mise à mort des passagers de la diligence lors d'une séquence étonnant alternant des plans de "french cancan" et de morts violentes, ou encore lorsque les filles du cabaret seront fouettées), tout en n'hésitant pas à faire mourir certains protagonistes pourtant attachants et en ajustant un propos presque politique avec cette rébellion des travailleurs de la mine contre ces nouvelles brimades et sa répression dans le sang).
Sergio Martino mettre en avant un personnage principal solitaire et avide de vengeance bien dans la tradition (et qui fera quand même penser à Franco Nero), mais le réalisateur arrivera sans mal à lui donner une vie propre et à rendre sa quête noble face à des adversaires aussi méchants (dans le cas de Noller) que moralement douteux (pour Mc Gowan et son air puritain qui cachera sa nature cupide) tout en affirmant quelques différence avec notamment cet emploi inhabituel de la hache comme arme favorite, ce qui nous vaudra quelques morts graphiques au cours du métrage. Mais les autres personnages seront tout aussi travaillés et surtout ce Noller, figure maléfique et presque gothique dans son accoutrement et avec la présence de ces deux molosses impressionnants, sentiment encore renforcé par l'ambiance brumeuse et boueuse dans laquelle baignera l'ensemble du métrage pour ainsi lui conférer un aspect à la frontière du fantastique.
Le métrage sera déroulé sur un rythme très vif qui n'accusera aucun temps mort pour voir se succéder certains passages obligés du western comme cette attaque de diligence ou encore ce combat à mains nues, pour bien entendu laisser quelques fusillades graphiques venir se mêler aux situations, mais l'intrigue sera ici suffisamment palpitante et nerveuse pour maintenir en haleine le spectateur sur la longueur et même l'impliquer dans les tourments et les déboires du personnage principal bien malmené par les événements.
L'interprétation est convaincante, portée par Maurizio Merli qui quittera pour une fois le "poliziottesco" pour ce rôle de vengeur solitaire qui lui ira plutôt bien, tandis que nous retrouverons avec plaisir John Steiner pour camper un Noller impactant et sadique dans une inhumanité fourbe, ainsi que Martine Brochard, Philippe Leroy ou encore Donald O'Brien pour des seconds rôles impliqués. La mise en scène de Sergio Martino est donc largement dynamique et vive tout en magnifiant très régulièrement les séquences et les plans pour donner de l'impact un ensemble misant sur une ambiance et des décors boueux et presque sordides.
Donc, ce "Mannaja, l'homme à la hache" sera un des derniers exemples de réussite dans le western spaghetti alors mourant et devrait logiquement se faire apprécier à sa juste valeur, avec notamment une beauté formelle authentique et un sens du rythme percutant dans une atmosphère crépusculaire !


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (2.5/3) Avis sur le son :   (2.5/3)

L'image est nette, sans défaut notable.

La bande-son est convaincante, avec une partition musicale originale et adaptée.


Avis sur les bonus & l'interactivité :   (1/3) Avis sur les visuels :   (0.5/1)

Les menus vaguement animés pour un bon graphisme tandis qu'en bonus, on pourra suivre une sympathique présentation du film et de son réalisateur, la bio/ filmographie de Sergio Martino ainsi que les bandes-annonces des autres titres de la collection "western" de l'éditeur.

L'affiche aura un impact certain, tandis que le verso est complet et assez généreux en clichés du film, tandis que le disque va se contenter de reprendre le titre sur ce fond marron cher à la collection.


Note finale :

  (14.5/20)


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