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Surfant en partie sur la vague de "torture-flicks" sévissant depuis l'apparition de la franchise des "Saw", ce "Dark side" ne va pas pourtant verser plus que de raison dans le gore pour au contraire chercher à impliquer et à captiver son spectateur avec une intrigue hélas guère percutante avec un manque de rythme certain qui sera heureusement en partie compensé par une interprétation performante et quelques situations quand même prenantes.
Le script va laisser un homme être séquestré et torturé par trois membres d'une confrérie religieuse intégriste qui vont l'accuser d'un meurtre survenu neuf ans auparavant et tenter de le faire avouer.
Le métrage va commencer de manière assez efficace en suivant le sermon venimeux et raciste d'un révérend intégriste en possible, écouté par les membres de son église, en grande partie des skinheads dans un décor orné de symboles évoquant le troisième Reich. Sans transition l'intrigue va alors s'attacher à nous présenter son personnage principal, Ethan, un homme désinvolte et quelque peu bohème qui va réveiller sa fille pour la préparer et la ramener auprès de sa mère, pour une présentation cherchant à mettre en avant le côté débonnaire et pacifiste d'Ethan, qui ne paraîtra même pas troublé lorsque son propriétaire viendra lui réclamer les neuf mois de loyer qu'il a en retard en compagnie d'une armoire à glace, ni même plus tard lorsque deux individus, ayant préalablement coupé le courant, viendront essayer d'enfoncer sa porte. Il ira même jusqu'à aller se moquer de ce propriétaire, un promoteur immobilier et le ridiculiser en public, ce qui entraînera une plainte et la visite à son domicile de deux policiers plutôt compréhensifs.
Mais alors que le spectateur pourra quand même commencer à se lasser de ces fausses alertes superflues (avec un détour par un parc qui lui aussi servira à meubler avec le chien d'Ethan qui disparaîtra quelques instants), deux hommes vont piéger Ethan et commencer à le tabasser méchamment avant de vouloir lui faire avouer quelque chose qu'Ethan ne comprendra pas du tout alors que les intrus auront l'air de penser le contraire.
Après quelques péripéties qui vont voir Ethan tenter de fausser compagnie à ses ravisseurs pour sans le vouloir mettre sa voisine dans la tourmente, le métrage va s'installer durablement dans l'appartement dévasté d'Ethan où les événements vont alors se mettre en place avec l'arrivée de Helen, une femme au corps en partie brûlé qui va clarifier les choses pour en flash-backs revenir sur l'assassinat de son mari, le révérend de l'introduction, par trois hommes qui vont mettre la feu à la voiture conduisant le révérend, Helen et leur fils, certainement en représailles au massacre perpétré par un disciple de son église qui aura fait un massacre racial dans un bus avant de se donner la mort (explicitant ainsi une partir nébuleuse de l'introduction).
Dès lors, le métrage va se jouer de l'innocence d'Ethan, qui n'aura rien à avouer malgré les tortures essentiellement morales subies, amenant de fait le doute à s'installer dans l'esprit de ses ravisseurs et notamment d'Helen, femme au bon fond qui ne voudra pas tuer un innocent, créant aussi logiquement une dissension dans le trio. Mais hélas les situations vont quand même tourner quelque peu en rond dans cette seconde partie qui, une fois que les différentes parties du puzzle de l'intrigue seront rassemblées, n'aura plus grand-chose d'original à proposer et devra s'appuyer sur ses protagonistes pour essayer de maintenir la tension et le suspense jusqu'à ce twist plus que facile et pas mis en avant de manière confortable qui viendra bouleverser les a priori accordés jusque-là;
L'intrigue pourra donc essentiellement miser sur ses protagonistes pour assurer la création d'une certaine tension, entre ce tueur presque hystérique et prêt à tuer tout le monde qui viendra se heurter aux doutes de cette Helen douce et compréhensive, avec au milieu le jeune fils d'Helen qui saura faire preuve de brutalité mais aussi de dévotion pour sa mère et ses arguments, plaçant ainsi Ethan au milieu d'un jeu mortel qui le poussera à voir un comportement parfois déplacé, entre ses insultes à ses tortionnaires et ses revirements brusques quand même téléphonés.
Par contre, si la violence sera bien présente, il ne faudra pas s'attendre à une quelconque dérive gore puisque le métrage se "contentera" de faire subir à Ethan des tortures morales et une violence sèche qui fera certes couler le sang, mais sans privilégier un aspect graphique souvent délaissé, même si quelques détails feront mal (les morceaux de verre sous les pieds, par exemple).
L'interprétation est largement convaincante, portée par un Cary Elwes naturel et ne surjouant pas, ce qui ne sera pas le cas de Frank Whaley qui composera un tueur néo-nazi délicieux de perfidie et de cruauté, tandis que Andie MacDowell s'offrira un rôle en contre-emploi parfait. La mise en scène du réalisateur peinera quand même à dynamiser ce huit-clos tout en parvenant à installer une ambiance tendue. Les quelques effets spéciaux sanglants seront réalistes et crédibles, sans aucune surenchère.
Donc, ce "Dark side" se suivra sans ennui et arrivera même à captiver temporairement son spectateur, mais son manque de finesse dans ses situations et ses révélations gâchera les bonnes intentions de son réalisateur !
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