"Survival" espagnol doté d'un principe de base plutôt alléchant, ce "Paintball" ne tiendra hélas pas franchement ses promesses pour au contraire subir une mise en scène certes dynamique mais ayant largement tendance à rendre les séquences difficilement lisibles en plus de débiter une intrigue sans réel enjeu du fait de l'inconsistance des personnages.
Le script va laisser huit amateurs de paint-ball participer à une partie clandestine dans une forêt européenne contre une autre équipe mais le jeu va rapidement déraper lorsqu'ils vont se rendre compte qu'un tireur les vise avec de vraies balles.
Après une introduction rapide avançant une publicité diffusée sur le net vantant les mérites de ce paint-ball clandestin, le métrage va tout de suite placer ses protagonistes en condition puisque nous allons les découvrir dans la fourgonnette les conduisant sur leur terrain de jeu, le visage encapuchonné pour qu'ils ne puissent pas voir où ils vont et rapidement une voix enregistrée sur cassette va leur donner les instructions et recommandations de base, tout en désignant pour chacun un rôle à tenir au sein de l'équipe. Cette présentation des personnages sera donc très brève et ne s'attardera vraiment pas sur chacun d'eux pour laisser donc un certain anonymat planer qui ne facilitera en aucun cas l'implication du spectateur dans l'intrigue.
L'action pourra alors commencer réellement et cette équipe de huit paint-ballers va devoir partir à la recherche de drapeaux (le but étant d'en récolter six en vingt-quatre heures) au pied desquels est censé se trouver une mallette contenant quelque chose devant les aider pour la suite, seulement guidés par une carte. Le groupe ne va pas tarder à essuyer les tirs de l'équipe adversaire alors qu'ils seront en train de fouiller un cimetière de voitures où devrait se trouver le premier drapeau pour une séquence dynamique et efficace, les obligeant à un repli dans un bus abandonné.
Ce sera alors qu'il tenteront de quitter ce bus, en possession du drapeau découvert et d'une mallette contenant un gilet pare-balles que va enfiler le capitaine du groupe que la vérité va se révéler au grand jour puisque le capitaine sera atteint par une balle réelle et que l'un des membres du groupe sera tué. Pris d'une panique évidente, les survivants vont alors fuir pour espérer se mettre à couvert, lançant le début d'une longue traque forestière dans la pure tradition du "survival" qui va bien entendu placer des tensions internes à ce groupe hétéroclite puisque chacun aura son idée pour essayer de s'en sortir et que les plus opportunistes ne vont pas hésiter à se montrer vils pour s'approprier des défenses, comme ce fameux gilet pare-balles.
Le métrage se croira obligé de mettre en avant assez précocement le motif poussant ce poursuivant assassin à agir pour croiser de fait "Hostel" et "Wilderness" de manière guère expansive ou même probante avec cette révélation (pourtant bien agencée pour une autre scène réussie) elle aussi sous-exploitée et même pas foncièrement crédible, et cela ne donnera donc pas plus de piment à la suite de cette course-poursuite certes régulièrement alimentée par des mise à morts assez originales mais qui une fois encore resteront décevantes en évitant quasiment à chaque fois tout plan sanglant (par exemple en nous laissant voir plusieurs fois les passages sanglants au travers de la caméra thermique du tueur qui donnera une image floue et une hémoglobine blanche jamais graphique).
En se voulant dynamique et pour coller au plus près de l'action la mise en scène du réalisateur caméra à l'épaule perdra bien souvent en lisibilité et pourra même finir à donner mal au crâne et étant trop souvent hachée et tressautante lors des plans-séquences.
Les personnages n'auront donc pas spécialement le temps de s'exprimer devant la caméra pour uniquement laisser ressortir leurs travers et leur individualisme parfois forcené, ce qui placera le spectateur uniquement en témoin des événements, certes placé au cœur de l'action, mais sans jamais réussir à nous faire trembler pour l'avenir des différents protagonistes, surtout que l'interprétation sera cohérente mais sans aucun charisme de la part des différents participants au film. Les effets spéciaux sont probants pour ces rares plans sanglants réellement visualisés.
Donc, ce "Painball" peinera à intéresser son spectateur et en plus sera desservi par une intrigue trop commune et par une mise en scène trop irritante.
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