Assister à la naissance d'une nouvelle icone de la SF est finalement quelque chose d'assez rare mais c'est en tout cas un véritable plaisir surtout lorsqu'il s'agit d'une créature telle que le Predator. Si l'extra-terrestre chasseur a aujourd'hui fait l'objet de 3 films et deux déclinaisons via la série très moyenne AVP, il n'était en 1987 qu'une simple créature, adversaire (coriace, certes) de Schwarzenegger alors en pleine ascension au box-office. Mais l'ex-Monsieur Univers ne se doutait pas que PREDATOR allait dépasser toutes ses espérances.
L'histoire prend place dans une jungle hostile d'Amérique du Sud. Dutch (Schwarzy) et son équipe doivent secourir un ministre ayant été pris en otage par des guérilleros. Tout le groupe, accompagné d'un agent de la CIA, est parachuté et progresse ensuite dans la jungle hostile sans se douter que quelqu'un, quelque chose les observe. En chemin, ils découvrent également des corps dont la peau a été entièrement arraché. Dans quel but ?
Après avoir désintégré le camp des guérilleros, récupéré une otage et avoir compris qu'ils ont été manipulé par la CIA, la petite bande repart et commence à comprendre qu'elle n'est pas seule dans la jungle. Une créature les piste, les traque et bientôt, attaque les mercenaires un par un. Ceux-ci tentent de s'adapter à cet ennemi d'origine inconnue. Jusqu'à l'ultime confrontation. Reste à savoir qui est le chasseur et qui est le gibier...
PREDATOR est probablement un des meilleurs films mettant en scène Arnold Schwarzenegger mais ce n'est pas tout. Le casting est composé d'une sacrée bande de gueules. Carl Weathers, Jesse Ventura et sa grosse pétoire, Sonny Landham vraiment flippant, Bill Duke et son rasoir et même le génial scénariste Shane Black compose ce groupe comme on n'en a rarement vu sur grand écran.
Impossible également de ne pas mentionner Monsieur John McTiernan à la mise en scène. Sans lui, le film n'aurait sûrement pas la même classe. McTiernan ne se contente pas en effet de filmer des fusillades et autres explosions, il sait s'attarder sur les visages angoissés ou effrayés de ses protagonistes confrontés à l'inconnu. Deuxième film du réalisateur, PREDATOR allait lui ouvrir les portes d'Hollywood durant toutes les années 90 avant qu'une série d'échecs commerciaux et des déboires personnels ne l'éloignent d'Hollywood.
N'oublions pas non plus le talent du regretté Stan Winston, grand maitre des effets spéciaux mécaniques (TERMINATOR, JURASSIC PARK...) qui a créé une créature unique en son genre, aidé parait-il par James Cameron. Le tournage du film avait d'ailleurs démarré sans que le désign de la créature soit définitif puisque le Predator était à l'origine un monstre assez grotesque dont la légende dit qu'il était au départ interprété par Jean-Claude Van Damme... Quoiqu'il en soit, la créature n'apparait entièrement que lors de sa chute dans une rivière, au 3/4 du film. Effet de surprise garantie avant le duel final.
C'est un vrai plaisir de constater que ce film n'a pratiquement pas vieilli depuis sa sortie il y a maintenant 23 ans et fonctionne d'ailleurs toujours aussi bien. PREDATOR eu droit en 1990 à une suite très honnête bien que moins surprenante, sans McTiernan et Schwarzenegger au générique et dans un environnement radicalement différent de l'original. Signalons le très récent PREDATORS qui se veut un hommage au film de John McTiernan. Quand à la série des ALIEN VS PREDATOR, elle semble mal parti pour marquer l'histoire du cinéma de science-fiction... Mieux vaut revoir ce PREDATOR absolument unique en son genre, doté d'une mise en scène épatante et avec un Schwarzy en très grande forme.
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