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Petit western spaghetti sans grande prétention, ce "La corde au cou" (également connu sous le titre de "Une longue file de croix", titre de sa sortie en France à l'époque) est réalisé par Sergio Garronne (qui oeuvra également dans la nazisploitation avec notamment "SS camp 5") et bénéficia de la présence de Joe D'Amato pour des cadrages surprenants, ce qui viendra quelque peu rehausser une intrigue assez basique (même si le thème du trafic d'immigrés clandestins n'a pas souvent été abordé dans le genre) mais rythmée et riches en rebondissements.
Le script va laisser deux chasseurs de primes s'associer pour mettre hors d'état de nuire un puissant trafiquant d'immigrés clandestins venus du Mexique.
Dans son introduction le métrage va se montrer assez sadique pour suivre Santana et ses hommes qui devant convoyer des clandestins venant du Mexique vont préférer les tuer en les précipitant dans un ravin à l'approche d'une patrouille de l'armée.
Nous allons ensuite découvrir le personnage central du film, Brandon, un homme qui sera justement sur la piste de Santana pour finalement trouver une aide inattendue avec cet homme qui débarquera dans l'auberge en combinaison rouge puisque le barman lui aura confisqué ses habits tant qu'il n'aura pas réglé ses dettes, tandis que des hommes vont chercher à tuer Brandon, pour qu'il puisse alors nous montrer sa dextérité dans l'art de manier le colt, avant de se faire conduire par son nouveau compagnon jusqu'à la cache de Santana qui bien entendu sera abattu malgré la présence de ses hommes qui ne pourront rien contre le talent de Brandon.
Brandon va ensuite ramener son butin en ville pour se faire payer la prime par le shérif qui va alors lui parler de Murdock, un autre chasseur de primes passé récemment en ville et plus ou moins ami de Brandon. L'intrigue va alors s'attacher à mettre en avant par la bouche d'un militaire ayant réuni les notables de la ville les dangers de l'immigration clandestine mexicaine punie par la loi mais que les propriétaires terriens emploient pour pallier le manque d'esclaves depuis la fin de le Guerre de Sécession tout en le reniant comme le fera un certain Fargo, puissant banquier qui va se révéler être l'organisateur de ce trafic.
Le métrage va alors nous présenter ce Murdock, surnommé "le prédicateur" traqué par trois hommes qu'il va évidemment tuer et après quelques situations toujours agréables de fusillades dans des décors naturels parfaits mettant en scène ce Murdock qui sera sauvé par Brandon, les deux hommes vont s'associer pour aller au Mexique tenter de faire tomber Fargo.
La suite de l'intrigue va permettre au film d'avancer de nombreuses situations tendues puisque les deux chasseurs de primes seront connus et pas franchement appréciés des hors-la-loi pullulant à la frontière mexicaine, la plupart étant sous les ordres de Fargo qui accompagnera un dernier convoi de clandestins et n'hésitera pas à tirer sur les soldats de l'armée ayant découvert le "pot aux roses".
Ce Fargo essayera bien entendu de se débarrasser de Brandon et de Murdock mais les tentatives de ses hommes vont légitimement échouer et il devra alors leur proposer un marché qui va fissurer l'entente entre les deux chasseurs de primes pour amener un dernier acte riche en révélations et en retournements de situations hélas quand même anticipables mais toujours déroulées sur un rythme plaisant et en délivrant une action soutenue.
Le métrage reprendra à son compte bien des tics et des passages obligés du "western spaghetti" avec ces très nombreuses fusillades et autres règlements de comptes avortés par l'adresse et la rapidité des chasseurs de prime, sans oublier quelques bagarres et autres passages à tabac assez violents, mais l'ensemble arrivera à rester largement plaisant et dynamique de bout en bout avec notamment ses protagonistes hauts en couleurs.
En effet, si ce Brandon ne présentera rien de spécial et pourra paraître même quelque peu fade (et guère aidé par l'interprétation d'un Anthony Steffen toujours aussi monolithique), Murdock aura une apparence étrange, tout de noir vêtu, ce qui collera bien à son surnom de "Prédicateur" (tout en bénéficiant de la prestance de William berger pour le camper) et même les seconds rôles seront travaillés avec ce partenaire épisodique de Brandon croustillant (et joué par Mario Brega pour une présence sous-exploitée) ou encore cette obligatoire présence féminine assez consistante et tandis que Fargo, principal adversaire de brandon se montrera par contre certainement pas assez sadique et donc lui aussi quelque peu banal.
La mise en scène de Sergio Garronne épaulé par Joe D'Amato sera véritablement efficace, aussi bien pour donner du rythme à l'ensemble que pour nous offrir très régulièrement des cadrages originaux et des plans réussis, comme la mise en avant du duel final qui provoquera une belle tension.
Donc, ce "La corde au cou" s'avérera être un bon western spaghetti, certes aux enjeux limités, mais qui ne lésinera pas sur la violence au sein d'une action constante et captivante portée par des personnages intéressants et volontaires !
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