Parmi la longue liste de personnages cultes, celui de Snake Plissken tient une place à part dans le coeur des fans de films de science-fiction. Anti-héros par excellence, ce personnage interprété par Kurt Russel allait presque devenir plus connu que le film dans lequel il apparait. Ce qui n'empêche pas NEW YORK 1997 d'être un des films d'anticipations les plus adulés encore aujourd'hui. Cela bien sûr grâce au talent de John Carpenter qui signait là sa deuxième collaboration avec Kurt Russel. Mais pas sa dernière, loin s'en faut puisque Russel allait devenir l'un des acteurs fétiches de Carpenter avec des titres tels que THE THING, JACK BURTON ou LOS ANGELES 2013.
L'histoire se déroule donc dans le futur (?), c'est à dire en 1997. La criminalité a fortement augmenté et l'île de Manhattan est devenue une prison de haute sécurité où vivent tous les prisonniers les plus dangereux. Mais lorsque l'avion du président des Etats-Unis est abattu et s'écrase au beau milieu de l'île, les autorités n'ont pas d'autre choix que celui de tenter de libérer ce dernier, la présentation d'une bande audio durant un important sommet étant primordiale. La police fait donc appel à Snake Plissken, un ancien soldat, véritable héros qui est devenu hors-la-loi. Ce dernier se voit proposer sa liberté contre le sauvetage du président. Celui-ci accepte mais se voit inoculé des mini-bombes qui le tueront dans un délai de 24 heures. A moins qu'il ne ramène le président d'ici là...
Voici un film comme on n'en fait plus, sans véritable temps mort. Plissken se retrouve à Manhattan et croise toute sorte de personnages dont certains qu'il a déjà croisé dans sa vie. Tous ont d'ailleurs la même réaction en le voyant : "J'te croyais mort Snake". Ce personnage qui semble avoir perdu foie en l'espèce humaine est particulièrement peu bavard et ne semble pas s'attacher facilement. Tout le film repose sur le personnage de Plissken puisque nous suivons pratiquement toute la progression de l'histoire à travers ses yeux (ou plutôt son oeil...). Et ce cher Plissken va avoir affaire à des personnages fort peu recommandables, tout comme lui. Certains vont tenter de l'amadouer telle la pauvre jeune fille paumée qui tente de le séduire("Hé toi, t'es un flic ? - Non, moi j'suis un con !"), d'autres vont essayer de profiter de la situation pour fuir avec lui hors de l'île.
C'est donc avec plaisir que l'on retrouve quelques gueules assez connues. De Donald Pleasence en président à Harry Dean Stanton en passant par Lee Van Cleef et Isaac Hayes, nous avons droit à un véritable défilé de trognes qui rendent ce film encore plus jouissif. Car il est difficile de dire qui est du bon ou du mauvais coté dans cette histoire. Du chef de la police en passant par le président et même Plissken lui-même ne sont pas des enfants de choeurs. Les acteurs sont par conséquent parfaitement dans leur élément dans un univers de cauchemar où "le duc" est le maitre absolu. La mise en scène de Carpenter nous offre ainsi des séquences d'action très intenses. L'atterrissage sur le toit du World Trade Center ou bien la poursuite finale se révèlent être des séquences parfaitement maitrisées grâce au savoir faire de John Carpenter.
Si la mise en scène et les acteurs sont au top, il faut aussi souligner l'excellence des décors et des effets spéciaux dont certains ont été mis au point par un jeune James Cameron. Le film a été tourné en extérieur et nous donne vraiment la sensation de se dérouler dans la ville désolée et abandonnée de New-York. Une ambiance de fin du monde règne durant tout le film avec ces décors de cauchemar et les personnages complètement dégénérés qui y sévissent.
NEW YORK 1997 mérite donc amplement son statut de film culte malgré le fait que la date du titre du film soit "dépassé". Pourtant, ce petit chef d'oeuvre fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui à tel point qu'il a failli faire l'objet d'un remake (heureusement) abandonné aujourd'hui. NEW YORK 1997 a tout de même été affublé d'une suite toujours réalisé par John Carpenter et interprété par Kurt Russel en 1996 : LOS ANGELES 2013. Bien que moins maitrisé que son ainé, ce film resta une excellente suite malgré son coté remake de l'original. En attendant un troisième chapitre ?
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