En visionnant la bande-annonce, l’accent fortement mis sur les effets spéciaux laissait planer peu de doute sur le contenu, et pourtant Gabor Csupo pour une première réalisation, nous place un joli contre-pied.
Le secret de térabithia, adaptation du roman de Katherine Paterson, nous conte la belle amitié entre deux adolescents. Pour Jess issu d’un milieu social peu aisé, le refuge dans ses dessins lui permet d’occulter les conflits familiaux et des camarades d’écoles l’ayant pris pour souffre douleur. Leslie, fraichement arrivée dans sa classe, est plutôt douée pour l’écriture, isolée par une famille atypique, elle ne trouve pas non plus vraiment sa place dans cette école. Ensemble, ils se créent un monde imaginaire pour échapper à leurs soucis quotidiens, dès lors les rares scènes d’effets spéciaux, bien faites au demeurant, justifient pleinement leur présence. Ce divertissement familial s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux parents, car les différentes situations proposent plusieurs niveaux de lecture. La précarité sociale, le racket dans les écoles, la perte douloureuse d’un être cher, la dure réalité prend toujours le pas sur l’imaginaire et on est surpris de constater que pour une fois on n’édulcore pas la jeunesse américaine. Les inconditionnels d’effets spéciaux numériques, ceux qui pensaient se retrouvaient devant un clone du monde de Narnia risquent d’être frustrés, ce sont bien nos personnages centraux les vedettes, l’imaginaire ne venant qu’au service du récit.
Le casting est une vraie réussite, John Hutcherson et Anne Sophia Robb sont époustouflants de naturel, surtout dans le registre des émotions contenues, pour l’anecdote Anne Sophia Robb présente une curieuse ressemblance avec Keira knightley en plus jeune.
Le secret de térabithia constitue donc une véritable bonne surprise, voilà un divertissement familial qui s’offre le luxe malgré quelques scènes dramatiques de trouver le juste équilibre pour ne pas sombrer dans le mélo facile ni le divertissement superficiel. On est plus d’une fois surpris par l’émotion qui nous gagne, c’est une jolie réussite.
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