Traitant du terrorisme et des conflits du Moyen-Orient de manière réaliste et sans fard, ce "Mensonges d'état" va hélas souvent manquer d'ampleur dans ses développements certes intéressant et prenant, mais tout en hésitant à délivrer l'action promise au profit d'une tension psychologique misant sur les trahisons et autres coups fourrés que vont se faire les différents protagonistes au guerre contre le fanatisme islamique.
Le script va suivre les missions d'un agent de la C.I.A. sur le terrain entre le Jordanie, en Irak et ailleurs, tandis qu'il sera commandé depuis les Etats-Unis par son supérieur hiérarchique qui va le suivre pas à pas grâce aux nouvelles technologies.
Après une entrée en matière spectaculaire avec cet attenant commis sur le sol anglais, le métrage va nous présenter conjointement ses deux personnages principaux, Ferris, un agent de la C.I.A. posté en Irak et revoyant certaines horreurs dont il a été témoin, tandis que son supérieur hiérarchique, Hoffman va se lancer dans un plaidoyer sur l'importance des événements et des conflits du Proche Orient avant que l'intrigue démarre réellement avec cet islamiste désireux de se repentir afin d'éviter de servir dans un attentat suicide et que Ferris et un autre agent vont aller rencontrer dans le désert pour bientôt avoir la localisation d'une planque islamiste où Ferris va se rendre et déclencher une fusillade qui nécessitera l'intervention aérienne d'hélicoptères américains pour le sortir de ce faux pas, non sans qu'il aient réussi à récupérer des informations importantes sur des CD et autres documents avant que cette planque explose. Ce passage permettra au réalisateur Ridley Scott de nous gratifier de séquences explosives et dynamiques mais hélas la pression va ensuite retomber lorsque Ferris sera envoyé en Jordanie pour enquêter avec la collaboration des services secrets jordaniens sur un autre lieu suspect. Cette partie centrale sera donc bien plus molle et si les développements présents resteront intéressants, l'action se fera rare jusqu'au dernier acte et ce final tendu et assez nerveux.
On sentira donc bien que le réalisateur n'aura pas voulu se lancer dans un blockbuster bourré d'action pour tenter une approche plus psychologique et pensée de ce sujet maintes fois visité qu'est le terrorisme islamiste pour surtout dénoncer certaines méthodes de ceux qui censés combattre le mal terroriste n'hésitent pas non plus à sacrifier des innocents ou à se mentir les uns les autres dans des plans fumeux où chacun cherchera à tirer profit des efforts des autres, tout en s'amusant à démontrer l'énorme différence existant entre les forces sur le terrain qui risquent leurs vies et les diplomates et autres responsables en poste aux Etats-Unis qui tirent les épingles du jeu sans jamais prendre de risques. Mais même cette analyse différentielle se fera sur un ton quand même quelque peu grotesque et exagéré en avançant quand même ce Hoffman dans des situations caricaturales de la vie quotidienne alors qu'il donne des ordres et négocient des choses de la plus haute importance.
Par contre, on ne pourra pas enlever au métrage son approche foncièrement crédible de la situation au Proche Orient avec surtout cette approche des services secrets jordaniens très évocatrice et réaliste qui donnera un impact fort à toute cette partie centrale du film guidée par les relations entretenues entre Ferris et le représentant jordanien avec lequel il va collaborer pour son enquête en terres jordaniennes. Dans le même ordre d'idées, les décors seront réellement appropriés et aideront à rendre crédible l'ensemble tandis que les situations demeureront elles aussi teintées d'une fiabilité vraisemblable forte et impliquant de fait le spectateur, surtout que l'utilisation des nouvelles technologies pour pister et suivre les actions de chacun seront elles aussi plausibles et même efficace pour renforcer le cadre de l'action.
L'interprétation est largement convaincante, porté par un Leonardo DiCaprio inspiré et un Russell Crowe impliqué, mais la palme reviendra à Mark Strong dans le rôle du responsable des services secrets jordanien. La mise en scène de Ridley Scott est efficace et dynamique dans l'action tout en parvenant à rendre captivant les développements plus porté sur les dialogues.
Donc, ce "Mensonges d'état" pourra quelque peu décevoir par son manque d'ampleur dans l'action mais restera prenant et impliquant dans son intrigue tortueuse et pleine de rebondissements !
|