Véritable hommage aux œuvres des années quatre-vingt aussi bien par son ambiance que par sa narration, ce "The house of the devil" ne va pas se contenter de cela pou en plus réussir à immerger complètement son spectateur dans cette intrigue simple mais bigrement efficace qui va essentiellement jouer sur l'atmosphère et l'ambiance avant d'atteindre son paroxysme dans un dernier acte graphique.
Le script va laisser une étudiante ayant besoin d'argent accepter de jouer la baby-sitter dans une maison isolée sans se douter de ce qui s'y trame.
Dès son introduction le métrage va se focaliser sur son personnage principal, Samantha, une demoiselle venant de louer une maisonnette auprès d'une propriétaire compatissante, mettant ainsi la jeune femme en joie, puisque cela va la changer de la chambre qu'elle partage sur le campus avec une colocatrice sans gêne (comme nous pourrons le voir par la suite) et au style de vie bordélique complètement différent de celui de Samantha qui semblera bien banale, presque timide et sans histoire, mais auquel le spectateur s'attachera instantanément grâce à sa présentation naturelle au possible.
L'intrigue va lentement se mettre en place pour d'un côté laisser Samantha tenter de décrocher via une petite annonce un boulot de baby-sitter pour obtenir un rendez-vous avec son futur employeur qui ne viendra pas, tandis qu'elle racontera ses péripéties à son amie Megan, ce qui nous donnera l'occasion d'appréhender les soucis financiers de Samantha. Finalement Samantha sera rappelée par cet homme ayant besoin d'une baby-sitter le soir même et la demoiselle, conduite par Megan va se rendre jusqu'à cette grande demeure complètement isolée.
Le réalisateur Ti West aura pris tout son temps pour poser son intrigue, nous laissant le temps donc d'avoir une empathie totale pour cette Samantha coincée par sa colocatrice et décidée à changer de lieu de vie pour être tranquille (ce qui sera largement compréhensible à la vue du taudis régnant dans leur studio) mais pour ce faire, elle aura un besoin d'argent rapide afin de payer son premier loyer. Ce job de baby-sitter sera donc pour elle une aubaine qu'elle ne pourra laisser passer malgré le rendez-vous manqué et surtout malgré un changement de programme défini par Mr Ulman, ce vieux monsieur qui va l'accueillir, elle et Megan, proposant de doubler le salaire face à ce mensonge incluant une autre mission pour Samantha, guère éloignée du baby-sitting. Malgré les réprimandes de Megan qui n'aura pas confiance, Samantha va accepter et bientôt se retrouver seule dans cette grande demeure presque vide après avoir également fait la connaissance de la femme quelque peu étrange du propriétaire des lieux. Samantha s'apprêtera donc à passer la soirée tranquillement sur place, sans paraître spécialement concernée par l'événement du jour (à savoir une éclipse totale de lune) mais peu à peu des événements étranges vont se produire avec notamment ces bruits sporadiques, tandis qu'elle va en se promenant dans la maison découvrir des éléments qui vont l'inciter à penser que les gens rencontrés ne sont pas les propriétaires des lieux.
L'intrigue aura pris soin de nous informer de manière radicale et percutante sur le danger couru par Samantha avec la mauvaise rencontre faite par Megan sur le chemin du retour, pour ensuite laisser Samantha vadrouiller seule dans la maison, créant de fait une ambiance tendue puisqu'à chaque instant ce danger pourra se matérialiser derrière chaque porte ouverte ou dans n'importe quel recoin obscure de la maison. Et tout en apportant régulièrement des éléments guère engageants le réalisateur va faire monter la pression sans pour autant jamais céder à la mode des fausses alertes faciles pour au contraire rester concentré sur ce personnage central qui va finir par comprendre qu'un danger diffus la guette peut-être, mais ce sera lors du dernier acte que la sinistre réalité va s'imposer de manière volontaire, graphique et tout à fait dans l'esprit sataniste attendu, pour nous offrir un final sanglant, désespéré et sans pitié sans pour autant verser dans une quelconque surenchère gratuite afin de toujours rester coller aux agissements et à la fuite de Samantha.
Mais la grande force du métrage résidera dans cette empathie totale liant Samantha au spectateur, nous faisant ainsi réagir immédiatement au moindre sentiment de danger ou même à la moindre séquence tendue, ce qui rendra le dernier acte et surtout le finale encore plus triste et scotchant. Le métrage réussira également aisément à s'inscrire dans cette époque des années quatre-vingt dans lesquelles se déroulent l'intrigue sans chercher à en faire trop pour simplement nous rappeler certains détails typiques de l'"époque, comme ce gros walkman ou encore cette cabine téléphonique à pièces.
L'interprétation est largement partie prenante dans le bon fonctionnement de l'ensemble avec la frêle Jocelin Donahue qui va porter le film sur ses épaules et donner vie de manière efficace à Samantha, tandis que la mise en scène du réalisateur sera aussi efficace pour retranscrire cette atmosphère lugubre et tendue. Les effets spéciaux sont probants pour les quelques plans sanglants venant cueillir le spectateur.
Donc, ce "The house of the devil" sera une belle réussite issue d'un passé ressuscité de manière efficiente et prenante atour d'une intrigue typique, linéaire mais inexorable qui jouera avec nos nerfs de façon exemplaire !
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