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Réalisé par Leon Klimowsky, ce "Le colt du révérend" ne brillera pas par son originalité au sein d'une intrigue sans surprise mais pourra compter sur ses personnages attachants et parfois originaux pour s'attirer la sympathie du spectateur.
Le script va laisser un ancien chasseur de primes devenu pasteur revenir à Tucson, ville de ses anciens exploits où il ne va pas tarder à être accusé à tort d'un meurtre commis lors d'un braquage de banque. A lui de retrouver les coupables pour prouver son innocence.
Après une courte introduction laissant Donovan, le shérif de la ville de Tucson séparer deux hommes en train de se battre et afficher une rançon pour un homme surnommé le "Métis", le métrage va avancer son personnage principal, Miller Colt, pour son arrivée en ville qui ne passera pas inaperçue puisque tout le monde reconnaîtra cet ancien chasseur de primes et sa tenue de pasteur aura de quoi surprendre, surtout que ses habitudes auront changé, troquant par exemple le whisky contre un verre d'eau alors qu'il refusera les retrouvailles trop enjouées d'une fille de petite vertu au saloon. Une conversation entre Miller et le shérif Donovan nous permettra d'en apprendre un peu plus sur le passé de Miller et sur ses nouvelles intentions (construire une église à Tucson), tandis que deux flash-backs sur sa jeunesse reviendront sur la mort douloureuse de son père, un pasteur, et sur une vengeance froide et ayant fait une petite victime innocente.
Mais rapidement l'intrigue va se mettre en place pour laisser une bande de voyous braquer la banque en l'absence du shérif et de son adjoint ridicule, tuant au passage le guichetier sous les yeux de Miller qui viendra lui donner les derniers sacrements pour aussitôt être accusé par la foule arrivée sur place de ce meurtre et il faudra l'intervention du shérif, providentiellement revenu de mission, pour calmer le jeu et emmener Miller à son bureau où, après quelques situations assez souriantes, Donovan va accepter que le révérend Miller parte à la recherche des vrais coupables.
Ce premier acte servant à installer l'intrigue sera assez rapide tout en mettant largement en avant ce Miller dont on pourra raisonnablement douter de l'authenticité de sa reconversion en pasteur. La suite va laisser les braqueurs de la banque retrouver leur complice, qui ne sera autre que le "Métis" et ensemble, ils vont préparer l'attaque d'un petit convoi hétéroclite dans l'espoir de s'accaparer du trésor d'un colonel sudiste, mais leur première attaque sera malmenée par Miller qui témoins de l'affaire va s'arranger pour mettre les hors-la-loi en fuite sans pour autant tuer qui que ce soit, commençant ainsi à prouver la véracité de sa nouvelle fonction.
Le métrage va alors nous présenter ces nouveaux personnages bien disparates entre ce couple d'irlandais en kilt, ce colonel sudiste, ce mexicain bavard ou encore cette femme dont le mari aura été tué dans l'attaque voyageant avec son beau-frère, Fred, pour ainsi créer une ambiance chaleureuse autour de Miller, arrivé en sauveur. Mais ce répit ne durera pas puisque le "Métis" et ses hommes vont attaquer à nouveau, obligeant le groupe (qui aura entre-temps récupéré un des bandits blessé et abandonné par ses "amis") à trouver refuge dans un ancien fort abandonné. Privé d'eau et assiégés Miller et ses nouveaux amis vont devoir essayer de déjouer cette course contre la montre avant que les réserves d'eau et de munitions s'épuisent complètement.
Heureusement, même lorsque que le petit groupe sera enfermé dans ce fort, le rythme du métrage ne va pas faiblir pour continuer à diversifier et alterner ses situations entre diverses manigances du "Métis" et de ses sbires pour tenter de déloger et d'assoiffer les proies et d'autres séquences s'intéressant de plus près aux différents personnages comme cet irlandais qui essaiera de réparer un canon avec un résultat pour le moins souriant ou encore en insistant sur l'histoire trouble entre ce Fred et sa belle-sœur, tandis que le bandit les ayant rejoint tombera amoureux de la fille du colonel après avoir définitivement prouvé sa rédemption et faisant capoter un plan du "Métis".
Mais hélas, malgré toutes ces péripéties l'ensemble demeurera convenu et sans grande surprise, comme la nature du trésor du colonel dévoilée lors du dernier acte, et ce même si le personnage du révérend donnera lieu à quelques passages savoureux et que l'action sera bien présente avec ces nombreuses fusillades et autres bagarres, sans pour autant aller trop loin dans une violence ici bien timorée. Par contre, le sentiment d'isolement et surtout de chaleur recherché fonctionnera en grande partie et sera ainsi communicatif pour éreinter les protagonistes privés d'eau et devenant de fait irritables et presque dangereux entre eux.
Les personnages seront donc le point fort du film, le révérend Miller en tête, mais l'ensemble des seconds rôles aidera largement le métrage à rester distrayant et même plutôt plaisant à suivre avec ce mélange d'action et d'humour véhiculé par certains protagonistes, et l'interprétation suivra puisque nous retrouverons Guy Madison dans un rôle taillé sur mesure puisqu'il sera le révérend Miller, mais aussi Richard Harrison ou encore Ennio Girolami. La mise en scène de Leon Klimowsky est vive et dynamique pour donner du rythme à l'ensemble tout en laissant une partition musicale parfois originale s'imposer.
Donc,c e "Le colt du révérend" se suivra facilement, avec même un certain intérêt pour ses protagonistes mais hélas restera sans surprise !
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