Le film raconte comme une démonstration de manuel, la lente progression de Lee, employée dans un bureau juridique, depuis l'impact bureaucratique aseptisé jusqu'à la révélation d'un rôle toujours plus masochiste qui l'implique et lui donne jouissance dans les rapports de travail, au-dessus et en dessous du bureau, avec un boss mystérieux et impérieux. Maggie Gyllenhaal, la secrétaire idéale, et James Spader, le prince du barreau, jouent de façon décontractée, conscients de frôler le sommet brûlant Clinton-Lewinsky. La conclusion de La secrétaire contredit presque tout ce qui avait rendu si émouvant les premisses et le noyau central d'une histoire qui implose en une improbable idylle romantique. Mais même ce qu'on appelle le cinéma indépendant américain n'échappe pas aux règles et doit renvoyer chez eux des spectateurs tranquillisés. Le réalisateur Sheinberg raconte que ce fut Blue Velvet qui le poussa à faire du cinéma. Il a beau utiliser la musique de Badalamenti, il a encore beaucoup à faire pour atteindre ce modèle signé Lynch.
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