CRITIQUE DVD

Nancy Meyers s’attache une fois de plus au sort de ses congénères, depuis « ce que veulent les femmes » « tout peut arriver » et « The Holiday », on y rencontre des femmes socialement bien installées mais dont leurs vies amoureuses ressemblent presque à un immense désert.
Cette chef d’entreprise qui s’inspire de la cuisine traditionnelle française, ne déroge pas à la règle, mariée puis divorcée elle a mis du temps à retrouver un certain équilibre, mais ces diables d’hommes et surtout son ex-mari vont tout faire pour bouleverser cette tranquillité toute subjective.
A y regarder de plus près, la réalisatrice reprend les grandes lignes de son « Tout peut arriver », l’approche de la soixantaine, la peur de finir seul(e) vous fait parfois faire bien des bêtises. L'homme est toujours perçu comme un grand enfant, rechercher quelqu'un de plus jeune rassure sur le pouvoir de séduction, mais l'écart d'âge n'apporte pas que des avantages.
On assiste donc d'un œil amusé à cette tentative de reconquête, mais que la gente féminine se rassure, le scénario est suffisamment appuyé pour démontrer une fois de plus que l'homme a bien du mal à utiliser son cerveau. Une bonne mère de famille, courageuse et gentille a bien droit à un homme sincère et gentil qui a subit bien sûr les mêmes souffrances de l'adultère. Cette histoire gentillette se passant dans un milieu social aisé ne risque pas de déboucher sur de gros retournements de situations.
C'est vers l'interprétation qu'il faut se tourner pour apprécier quelques gags désopilants, aidé il est vrai par un Alec Baldwin très en forme dans tous les sens du terme. Meryl Streep n'a plus grand chose à prouver, elle peut donc cabotiner à souhait et se faire plaisir même si on peut lui reprocher parfois d'en faire un peu trop.
"Pas si simple" semble quelque peu galvaudé compte tenu du scénario, néanmoins on suit avec plaisir mais sans réelle compassion les tribulations d'une femme qui semble plus douée à fabriquer des croissants au chocolat qu'à gérer sa vie amoureuse. Finalement on rejoint quelque part Nancy Meyers, c'est plus simple... d'être un homme.

A l’image de son scénario, on est en présence d’une image sans histoire, un soin particulier est à noter sur les contours et le contraste donnant une belle profondeur d’ensemble, on note par moment un grain présent mais plus visible sur le videoprojecteur que sur le LCD.

Un home-cinéma qui n’est pas franchement à la fête, bien logique au regard du contenu, néanmoins la VF manque quelque peu de dynamisme, on doit donc bien tendre l’oreille parfois ou augmenter le volume. Sinon l’ensemble bénéficie de dialogue clairs et précis pour la partition musicale, la VO au final s’impose naturellement.

On dispose des commentaires audio de la réalisatrice, sa productrice et de quelques éléments de l’équipe technique. Le Making of (20’42) est un pur produit de merchandising, vingt minutes dégoulinant de sourires et de complaisances dont on n’apprend quasiment rien, l’exercice imposé a le mérite d’exister mais ne remplit nullement son office. On retrouve également quelques bandes annonces.

La jaquette et la sérigraphie font mouche quant au visuel, cela se passe complètement de commentaires mais constituent une réussite.
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