CRITIQUE DVD

C'est d'une violence très actuelle dont nous parle Bruno Dumont, car elle surgit d'un quotidien banal à l'extrême ponctué de micro-événements sans grande importance. Le cinéaste dépeint la vie d'un groupe de jeunes gens déconnectés du monde du travail et d'une vie sociale ritualisée. Ils évoluent dans un monde dont ils fixent eux-mêmes les règles de comportement. D'où une haine irrationnelle des Arabes et leur stupéfaction face à l'accusation de viol dont ils font l'objet. Pour eux, le fait d'avoir "tripoté un boudin" ne peut en aucun cas constituer un crime. La réalité que décrit Dumont est d'une brutalité extrême. Sous le calme apparent d'une petite ville des Flandres, derrière la placidité des habitants, le cinéaste parvient à débusquer la crudité absolue. Ainsi Dumont ne retient de l'acte sexuel entre deux êtres qui s'aiment que la stricte animalité. Plus tard la caméra s'attarde de manière violemment impudique sur le corps flétri de la mère de Freddy qui sort de son bain. La mise en "aplat" du filmage et le jeu naturel des comédiens évitent toute identification aux personnages. Le cinéaste ne laisse aucune prise à l'émotion. Même les rares séquences de tendresse sont désavouées par la brutalité du garçon. On assiste au parcours d'êtres qui dérivent lentement vers le drame final.

Image passable, un peu de grain.

Son mono

Scénario original lu par Jacques Bonnafé. Extrait du dossier de presse

Pochette quelconque

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