Les clefs de la maison est une plongée dans le monde des enfants handicapés. C'est une oeuvre grave, un film émotionnel qui interroge, au delà du handicap, la question de la filiation. Un père italien qui jusqu'alors n'avait jamais voulu rencontrer son fils handicapé le conduit à Berlin pour y recevoir des soins. Le film insiste sur la notion du handicap comme différence qui marginalise, qui isole, qui rejette. Par petites touches, le père apprivoise l'enfant qui a la fierté de se montrer indépendant, en particulier dans son aptitude à se déplacer seul avec une canne à trois pieds qu'il utilise avec dextérité. Vers la fin du film, le père interprété par Kim Rossi Stuart décide d'interrompre les soins et de partir en voiture pour que son fils rencontre une correspondante norvégienne. Ce voyage fait naître la confiance entre le père et le fils. Ce film dur, sans concessions (Charlotte Rampling, qui joue le rôle d'une mère faisant soigner sa fille lourdement handicapée, se demande parfois: "Pourquoi ne meurt-elle pas?" ) mérite d'être vu.
|