Second volet du personnage mythique du western spaghetti qu'est Sabata, ce "Adios Sabata" va déjà avancer la particularité de changer d'acteur pour incarner le personnage central puisque Lee Van Cleef va (provisoirement) céder sa place à Yul Brunner pour une nouvelle aventure respectant la teneur du premier film tout en y injectant un contexte politique hélas quand même sous-exploité au profit de l'action pure.
Le script va laisser Sabata aider des révolutionnaires mexicains chargés de détourner un convoi d'or autrichien.
Dès son introduction, le métrage va avancer un Sabata dans une situation difficile puisqu'il va devoir régler ses comptes avec les membres d'une famille faisant régner la terreur et harcelant un orphelinat, pour un premier duel magnifiquement orchestré même si l'issue sera courue d'avance. Ensuite, l'intrigue va commencer à placer ses enjeux puisque Sabata, bientôt rejoint par un dandy nommé Ballantine, va accepter d'aider les révolutionnaires mexicains à voler un important convoi d'or aux autrichiens commandés par le colonel Skimmel, dont la présentation fera froid dans le dos puisque ce dernier s'amusera à abattre des prisonniers mexicains en leur faisant croire qu'ils ont une chance de s'en sortir en se mettant à courir en pleine rue, pour que Skimmel puisse alors les mettre en joue et les tuer prouvant ainsi son adresse au tir mais surtout sa cruauté.
Sabata va retrouver dans un saloon les révolutionnaires mexicains avec qui il va devoir "travailler" pour une nouvelle démonstration de son adresse alors qu'il aura maille à partir avec un autrichien qui aura proféré des propos racistes envers les mexicains, et le petit groupe dominé par Escudo et composé de mexicains dont deux protagonistes particulièrement agiles va s'en aller tendre une embuscade au convoi. Mais une surprise va les attendre puisque des autrichiens déguisés en mexicains vont eux aussi vouloir s'emparer de l'or, ce qui n'empêchera pas au final Sabata et ses collègues de parvenir à se rendre maître de la carriole contenant le grand coffre scellé dans lequel repose les sacs plein d'or.
La suite de l'intrigue va placer bien des coups fourrés sur la route de Sabata et d'Escudo, avec notamment ce Ballantine qui les aura accompagné dans le seul but de pouvoir espérer s'emparer de l'or, pour même essayer de pervertir certains membres du groupe, mais ce Ballantine sera bien utile à Sabata puisqu'il aura ses entrées chez Skimmel en tant que peintre. Cela va donner un ensemble de situations régulièrement explosives et dynamiques au cours desquelles Sabata va faire preuve d'ingéniosité et d'adresse pour aider ses nouveaux amis à s'en sortir jusqu'à cette lutte finale dans la caserne de Skimmel qui va conclure le métrage dans une apothéose de violence et d'action.
Toujours réalisé par Gianfranco Parolini, cette seconde aventure de Sabata va respecter dans les grandes lignes les tendances du premier film, avec encore la présence de ces gadgets servant les personnages principaux, même si ici ils seront bien moins nombreux, et on retrouvera un personnage trouble en la personne de Ballantine, mais là encore ce dernier n'arrivera pas, et de loin, à égaler la performance de Banjo (joué par l'excellent William Berger) dans "Sabata". Mais on pourra compter sur Escudo, ce révolutionnaire mexicain bourru, pour amuser la galerie.
Le métrage va par contre gagner en profondeur avec cette implication historique efficiente en plaçant l'intrigue en pleine révolution mexicaine contre l'occupation autrichienne, ce qui va cimenter l'intrigue et lui donner de la consistance, même si on pourra regretter que ce positionnement historique ne serve que de toile de fond pour l'intrigue, en cherchant en plus à bien placer les autrichiens en envahisseurs racistes et vils.
L'intrigue va donc comporter son lot d'action pure avec ces nombreuses attaques et fusillades qui vont émailler le métrage d'une violence pas forcément très graphique en misant surtout sur ces échanges de coups de feu meurtriers toujours spectaculaires et remarquablement orchestrés par le réalisateur, en faisant bien entendu la part belle à Sabata dont l'intelligence va briller et l'asseoir en héros dénichant toujours une astuce pour se sortie des mauvais pas.
L'interprétation est convaincante, facilement dominée par un Yul Brunner qui imposera sa force tranquille sans aucun mal, tandis que Dean Reed nous livrera une prestation mitigée, pas assez appuyée pour camper ce Ballantine, contrairement à Pedro Sanchez (déjà présent dans "Sabata" pour y jouer Carrincha) qui va une nouvelle fois s'éclater dans le rôle d'Escudo. La mise en scène de Gianfranco Parolini est vive et dynamique pour bien suivre l'action et même nous gratifier de quelques plans étonnants.
Donc, ce "Adios sabata" restera un bon western spaghetti chargé en action mais n'arrivera pas quand même à retrouver l'impact et la force de son prédécesseur !
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