Le film est le récit d'un combat pour la vie. Regard sans apprêt sur la féminité, Haut les coeurs! bannit d'emblée l'apitoiement et engage à l'optimisme. Au début du film Emma est seule face à sa grossesse. Simon, son compagnon, semble plus absorbé par l'écriture de sa thèse que par sa future paternité et le couple se dispute fréquemment. Quand Emma apprend qu'elle est atteinte d'un cancer susceptible de compromettre sa grossesse, elle décide de se battre pour garder l'enfant. C'est alors que Simon réagit, comme s'il prenait conscience de sa paternité. Abandonnant sa posture passive, il propose à Emma de voir un autre médecin. Tandis que la grossesse ne concernait d'abord qu'Emma, la maladie implique Simon. Portant un regard intimiste mais jamais impudique sur le calvaire douloureux de la protagoniste, la réalisatrice aborde la lente dégradation physique et morale d'Emma. Séquence admirable où la jeune femme , qui refuse d'être malmenée par la maladie, prend les devants et se fait raser la tête en tournant le dos au miroir qui lui renvoie l'image d'un être réduit à l'automutilation. Karin Viard rend la souffrance de son personnage quasi palpable. Il est d'ailleurs remarquable que le spectateur, même de sexe masculin, s'identifie à l'héroïne et compatisse à sa douleur. Ceci grâce à l'époustouflante Karin Viard, frémissante de douleur contenue, qui force l'identification. Au final film excellent à tous égards.
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