CRITIQUE DVD

Michael Bay très démonstratif dans les valeurs américaines, famille-drapeau-sauveurs de la planète, alterne le bon et le moins bon avec ce caillou qui doit toucher notre planète.

La chute de météorites sur new york sert de hors d’œuvre, donnant le ton sur ce qui nous attend, les effets sont superbes comme ce dôme de l'empire state building qui s'écrase sur notre tête. Bruce Willis et sa bande de déjantés ont le redoutable privilège d’aller demander à ce caillou de bien vouloir aller s’écraser ailleurs, l'entraînement qui suit nous vaut des scènes comiques désamorçant quelque peu le côté élitiste pro-américain. Car côté gonflage de poitrine, le kilo du héros est en pleine promotion, on nous le sert à toutes les sauces et l’indigestion n’est pas loin. Il faut attendre le décollage des navettes pour enfin rentrer dans le vif du sujet et relancer une intrigue qui s’embourbait dans d’interminables ralentis.
La course contre la montre pour dévier la trajectoire de cet exterminateur permet de relancer le suspens et surtout une fois posé sur ce caillou d’apprécier le spectacle. La bête a du caractère et ne compte pas se laisser détruire si facilement, la réussite passe par certains sacrifices et tubes de pommade d’un produit décidément intarissable, l’héroïsme. Heureusement qu’il y a les comiques de service pour relativiser tout cet étalage de clichés pachydermiques.
Deux évidences s’imposent après la projection de ce blu-ray : Tout d’abord le film vieillit mal et perd un point en route, s’il conserve des effets impressionnants et un ressort comique salutaire, il n’efface pas tout cet épanchement lacrymal surjoué et d’héroïsme à la petite semaine. En second lieu, le passage au blu-ray avec sa précision, confine l’action accentuant l’effet studio.
Côté casting Bruce Willis joue du Bruce Willis à la virgule près, avec un soupçon de paternalisme touchant quand il n’est pas sirupeux. Ben Affleck le beau gosse de service a du mal à se frayer un chemin dans cette forêt de personnages très charismatiques. A commencer par Steve Buscemi dit la Carotte et obsédé sexuel à ses heures perdues, son remake du Docteur Folamour est un régal et Peter Stormare, le russe de service et sacré bricoleur amène également beaucoup d'humour. Enfin rendons hommage à la vraie star du film, l'astéroïde, mauvais caractère mais très cinégénique.

Armageddon reste un film formidable dans ses effets spéciaux, appréciable avec sa palette de clowns déjantés, gonflant dans son héroïsme boursouflé de patriotisme, bref du pur Michael Bay.

On redécouvre avec plaisir New-York se faisant bombarder grâce à une précision des détails exemplaire. Cette précision toutefois est moins flagrante sur les arrières plans. En dehors de ça, pas grand chose à reprocher à cette copie, le contraste assure pour la grande portion de scènes dans l'espace avec une bonne gestion des noirs, la compression se fait extrêmement discrète et on apprécie sa palette de couleurs. Quelques plans sont un peu à la traine, voir lisses notamment sur la plateforme mais l’ensemble reste de haute tenue et frise la note maximale

Pour la VF on dispose d’une piste DTS plein débit (1509Kbps) qui est à l’image du film « énorme ». Le canardage de New York nous en met plein les oreilles, il n’est pas question de finesse, ça ronfle à tout va du caisson qui vampirise l’attention. Le doublage vaut ce qu’il vaut, on note par moment une très légère perte de dynamisme mais rien de méchant. La piste DTS-HD remporte bien sûr les suffrages sans toutefois écraser la VF, chacun devrait trouver son bonheur sauf le voisinage.

Il faut se contenter du clip d’aerosmith, la bande-annonce et le préfilm-annonce, vraiment maigre, il faut dire qu’il reste peu de place (46,13GO ). L’édition spéciale en SD proposait une galette dédiée aux bonus, mais au final d’un intérêt plus que moyen dans sa durée et qualité. L’apport technique indéniable même sans bonus peut justifier l’achat, surtout si on possède un vidéoprojecteur, car sur LCD la différence me semble moins flagrante.

Un visuel pas désagréable pour la partie jaquette, une fois de plus pour la sérigraphie l’image doit partager l’espace avec la promotion du Blu-ray.

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