Produit par "The asylum" pour surfer sur la sortie du remake de "Piranha" réalisé par Alexandre Aja, ce "Mega Piranha" va de manière décomplexée dérouler une intrigue typiquement de la firme, mêlant action pure à la présence de ces piranhas grandissant au fil du récit pour un résultat fun et doté d'un humour au second degré parfois croustillant.
Le script va laisser des piranhas issus de manipulations génétiques proliférer dans une rivière du Venezuela, menaçant même de gagner l'océan et les côtes américaines.
Après une entame classique avançant une première attaque presque saignante, le métrage ne va pas tarder à lancer son intrigue grâce à une seconde agression de la part de ces piranhas pour l'instant de taille "normale" qui vont s'en prendre à un petit bateau transportant l'ambassadeur américain au Venezuela ainsi qu'un ministre local, alors que ceux-ci s'amusaient (tout en discutant politique !) en compagnie de charmantes demoiselles et bien entendu d'un peu d'alcool pour une fiesta vite stoppée par les poissons carnivores qui vont littéralement dévaster le bateau.
Ce drame va mettre en alerte le gouvernement américain qui va croire en première intention à une attaque terroriste ou encore à un assaut de l'armée vénézuelienne, dépêchant donc sur place un agent de l'armée, Jason Fitch, pour enquêter. Mais ce dernier, à peine arrivé sur place, va rencontrer Sarah Monroe, une scientifique à l'origine de la mutation des piranhas qui va essayer de l'alerter du danger. Bien entendu, Fitch ne la prendra pas au sérieux et va aller rejoindre les militaires locaux pour aller sur les lieux du drame ce qu'il en retourne. Le métrage mettra tout de suite en évidence l'animosité régnant entre Fitch et ses homologues du cru amenés à l'escorter, dans une caricature de militaires de pays dictatoriaux qui ne fera que se confirmer par la suite.
Devant la mauvaise foi du chef des soldats qui vont le flouer dans son enquête et même le cantonner dans leur base, Fitch va s'échapper pour aller véritablement mener son enquête et bien entendu subir une attaque des piranhas qui auront déjà grossi depuis leur dernière apparition. La suite de l'intrigue va multiplier les rebondissements avec d'abord une prise de conscience de la part des autorités vénézuelienne du danger (grâce à l'intervention de Fitch qui va leur ramener un spécimen bien plus gros que la moyenne) qui va déclencher une attaque massive destinées à détruire les poissons carnivore, mais sans y réussir pour alors laisser des développements résolument tournés vers l'action pure avec poursuites entre Fitch, bientôt rejoint par Sarah et ses deux collègues, et les soldats vénézueliens, bagarres, tandis que pendant ce temps-là, les piranhas vont continuer leur mutation et grandir encore et encore, pour bientôt se mettre carrément à attaquer les ports, sautant directement dans les bâtiments pour chercher leur pitance, avant de se propager jusqu'aux côtes et menacer la Floride.
Au milieu de tout cela l'armée américaine va elle aussi intervenir, sous-marin et navires de combat à l'appui, épaulant Fitch dans sa lutte contre les poissons mais aussi contre les vénézuéliens, avec des idées saugrenues mais radicales pour stopper leur progression, mais ce sera bien entendu Fitch qui va trouver une solution toute simple au problème et qui va occuper le dernier acte du film pour ainsi clôturer le métrage sur une happy end largement attendue malgré la volonté du réalisateur de faire douter quant à l'issue finale de ce combat entre humains et piranhas.
Comme à l'accoutumée, cette production "The asylum" portera les stigmates typiques des métrages issus de la firme, avec ces effets spéciaux en CGI quand même régulièrement loupés, cette profusion de détails martiaux et militaires pour tenter de nous faire croire à une production bien plus argentée qu'elle ne l'est en vérité tandis que les personnages demeureront caricaturaux au possible et que leurs réparties seront de manière régulière savoureuses au sein d'un humour au second degré qui on l'espère aura été placé volontairement pour faire sourire le spectateur.
Mais au milieu de ces protagonistes sans réelle saveur, les vraies vedettes du film seront franchement les poissons carnivores qui en plus d'être très agressifs, vont grossir de manière démesurée jusqu'à devenir carrément des monstres marins capables de gober des hélicoptères, en plus de s'attaquer aux immeubles côtiers et autres bateaux militaires, sans pour autant négliger quelques attaques directes sur les personnages, le métrage nous rejouant même le coup de " Peur bleue" dans un clin d'œil évident. Car il faudra les voir, ces bestioles nageant en sortant de l'eau ou littéralement sauter dans les airs pour attaquer, nous réservant au passage quelques surprises amusantes et qui bien que complètement improbables feront passer agréablement le temps.
L'interprétation est ici cohérente, dominée par un Paul Logan fidèle à lui-même, tandis que la mise en scène du réalisateur sera ici efficace pour donner du rythme à l'ensemble, en ne s'attardant pas sur les situations pour tout de suite rebondir sur la prochaine situation chargée d'action, et ce même si les effets de style clippesques ne seront pas toujours gracieux et justifiés, pour parfois même réussir à brouiller la lisibilité de certaines séquences, notamment lors des attaques des piranhas. Les effets spéciaux sont mitigés, avec donc un emploi du numérique souvent bien visible mais pur autant, les piranhas auront de la "gueule" pour assurer un spectacle qui ne sera par contre pas spécialement sanglant.
Donc, ce "Mega Piranha" restera un bon petit divertissement, léger, dynamique et souriant dans ses situations énergiques et sans connaître le moindre temps mort !
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