L'intrigue a pour point nodal un triangle homosexuel féminin mais le film traite d'une multiplicité de choses. Le scénario tient sa force de sa sobriété, du raffinement indéniable avec lequel sont dépeintes les difficultés qui peuvent accompagner une identification sexuelle minoritaire exacerbée par une dépendance morbide à la cocaïne. Lucy, photographe douée qui a abandonné toute activité créatrice, traverse une crise double : comment se libérer de sa toxicomanie et de l'influence destructrice exercée sur elle par une femme plus âgée, ex-actrice de Fassbinder. Or une jeune femme dynamique, ayant une relation stable avec un copain, tombe amoureuse d'elle. Le milieu représenté, mystérieusement argenté, est glauque dans sa décadence. Sur High Art plane une mélancolie qui nous prépare à l'issue tragique.
|