CRITIQUE DVD

Tourné en noir et blanc, La salamandre est l’œuvre du grand cinéaste suisse Alain Tanner. Il souffle dans ce film un vrai vent de liberté : la jeune fille qui est l'objet de toutes les attentions couche tant avec un homme marié qu'elle connaît à peine qu'un homme célibataire qu'elle connaît peu non plus.
Le film dresse une opposition entre la ville et la campagne avec des styles de vie différents : un personnage est en vélo à la campagne alors que le citadin est en voiture. L'un vit seul en ville, l'autre vit en famille à la campagne.
On comprend rapidement que l'histoire du film, savoir si une jeune femme incarnée par Bulle Ogier a tiré sur un membre de sa famille, n'est qu'accessoire.
Dans un style très libre – qui correspond bien à la volonté d'indépendance de l’héroïne - où on a l'impression que les acteurs font preuve d'un franc parler, Alain Tanner établit la radiographie de la société de son époque. Ce qui prouve bien qu'il fait partie de la nouvelle vague des cinéastes suisses, en cette année 1971. A noter que l'intérêt que l'on peut porter à ce film est en partie du à ses acteurs, où l'on retrouve avec plaisir les excellents Jean-Luc Bideau et Jacques Denis, et surtout une Bulle Ogier parfaite dans un rôle de femme dilettante, instable dans ses relations privées et qui change constamment de travail. Voilà un film classique des années 70 à voir.

L'image est très belle.

Le son est correct, même s'il manque un peu d'ampleur.

On a droit à une courte (15 minutes) mais intéressante interview d'Alain Tanner. Ce dernier indique qu'à l'époque du film, il était possible de passer d'un job à l'autre sans trop de difficultés. Il évoque aussi la liberté de ton dans le film, permise par le fait qu'il était en dehors de tout système et n'était que dans le fameux groupe des cinq. Le réalisateur suisse pose également une réflexion sur la place du spectateur et la façon de s'adresser à lui.

Boîtier amaray. La jaquette et le DVD sérigraphié représentent Bulle Ogier.

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